C’est la France qui marche sur la tête. Avec un président qui se moque des institutions et les interprète à sa manière et au détriment de l’intérêt général. Après avoir défié le peuple français en désignant, Michel Barnier, dont le parti (Les Républicains) est strictement minoritaire à l’Assemblée nationale, ce dernier a tenu juste 3 mois avant de subir une censure qui lui tendait les bras depuis son premier jour à Matignon. Barnier n’était pas macroniste. Nommé premier ministre par Emmanuel Macron à la mi-journée, vendredi, 13 décembre, (un jour maléfique qui ne lui portera pas bonheur), le président du MoDem et allié historique du chef de l’Etat s’est dit conscient de « l’Himalaya qui se dresse devant nous », pointant les difficultés « budgétaire », « politique » et « l’éclatement de la société ». Il ne croit pas si bien dire. Macron ne peut avoir été sanctionné par le vote des Français et désigner un macroniste comme premier ministre. C’est se moquer des institutions en piétinant la constitution. François Bayrou ne mettra pas longtemps à Matignon. Macron devrait, dès maintenant, se mettre à la recherche d’un troisième premier ministre à moins qu’il choisisse de tirer les enseignements de cette situation qu’il a créée lui-même (même s’il ose dire que c’est le peuple français qui ne l’a pas compris). Macron, l’homme qui n’a jamais tort. C’est toujours les autres.
Bruno Retailleau devait être reçu dans la soirée à Matignon. Objectif : demander à « être confirmé dans la feuille de route qui était la sienne » sous l’ex-premier ministre, Michel Barnier. Sur l’immigration, il y a des « choses non négociables », ajoute son entourage, évoquant « la lutte drastique contre l’immigration illégale » et la « réduction de l’immigration légale au strict nécessaire ». Mais, les écologistes voteront immédiatement la censure si Retailleau est reconduit au ministère de l’Intérieur.*
Dans un courrier adressé au nouveau premier ministre et adopté à l’unanimité par le bureau national du parti, le PS demande « le respect du débat parlementaire », exigeant du futur gouvernement qu’il renonce « à l’usage de l’article 49.3 » de la Constitution qui permet de faire passer une loi sans vote à l’Assemblée. Leurs votes dépendront des engagements que prendra François Bayrou « pour construire les compromis utiles pour engager la réorientation de la politique gouvernementale », poursuit ce communiqué. Le PS y demande également « la garantie » que le futur gouvernement « ne se placera en aucune manière sous la dépendance du Rassemblement national, ni ne reprendra à son compte son programme xénophobe ». Autrement dit, pas de Retaileau au ministère de l’Intérieur qui semblait beaucoup plaire aux amis de Marine Le Pen.