Seuls les imbéciles ne changent pas. Jusqu’à preuve de contraire, le président du Nigeria et président en exercice de la CEDEAO, Bola Tinubu, a beaucoup (beaucoup) évolué par rapport à sa position intransigeante du départ. Il faut dire qu’il était poussé dans un tel radicalisme par le cacique parmi les caciques de la CEDEAO, le président de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara. Cela dit, depuis le 26 juillet, Bola Tinubu a rencontré beaucoup de monde, presque tous lui prêchant la modération et surtout pas une intervention militaire. Le dernier en date est le ministre algérien des Affaires étrangères qui a, par la même occasion, effectué une tournée au Bénin voisin et au Ghana, pour tenir le même discours : celui du dialogue et de la négociation.
Jeudi, 31 août, suite à la rencontre qui s’est tenue le même jour à Aso Rock Villa, entre Ahmed Bola Tinubu et une délégation du Conseil suprême des affaires islamiques du Nigeria (NSCIA), conduite par le sultan de Sokoto, Son éminence Muhammad Sa’ad Abubakar III, délégation qui mène une médiation parallèle entre le CNSP et le président Tinubu, ce dernier a fait remarquer que le Nigeria, sous la direction du général, Abdulsalami Abubakar, avait institué un programme de transition de neuf mois en 1998, qui s’était révélé très efficace, conduisant le pays vers une nouvelle ère de gouvernance démocratique. « Le président ne voit aucune raison pour que cela ne puisse pas être reproduit au Niger, si les autorités militaires du Niger sont sincères », a rapporté Ajuri Ngelale, conseiller spécial en communication de Bola Tinubu. Qui va doucement va sûrement comme l’a fait le CNSP. Un dos rond particulièrement bien mené par les militaires du Niger, décrédibilise aujourd’hui les va-t-en guerre de la CEDEAO comme le Ghanéen Musa, et les chefs d’Etat Macky Sall et Patrice Talon.