PRESIDENTIELLE AU NIGERIA : Bola Tinubu élu chef de la Fédération pour un mandat de 4 ans.

Le candidat du Congrès des progressistes, le parti au pouvoir au Nigeria, Bola Tinubu, a remporté la présidentielle dès le premier tour. ll succède à Mohammadu Buharu dont la venue au pouvoir fut, finalement, considérée comme un accident, n’ayant pas réussi à honorer ses promesses électorales : éradiquer complètement la secte Boko Haram ainsi que la corruption. Il n’aura donc pas mieux fait que le civil Goodluck Jonathan qu’il avait précédé à la tête du pays. Il laisse le pouvoir à son camarade de parti, Bola Tinubu, l’ancien gouverneur de Lagos. A 70 ans, ce multimillionnaire signe, ainsi, une ascension vers le sommet du pouvoir rythmée par des accusations de corruption, même s’il n’a jamais été condamné. « J’appelle mes concurrents à faire équipe ensemble. C’est la seule nation que nous ayons », a-t-il lancé à l’opposition, qui l’a accusé de fraudes « massives » et a demandé l’annulation de l’élection. Sans succès. Diriger les plus de 220 millions de Nigérians n’est guère chose facile. D’aucuns ont souvent d’ailleurs qualifié ce pays de « nation ingouvernable ». Bola Tinubu devrait prêter serment en mai. Le Nigeria malgré son désordre ambiant réussit néanmoins à imprimer la démocratie comme système de gouvernance qui consacre l’alternance à la tête de l’Etat. En Afrique, ce n’est pas donné, les chefs d’Etat ayant plutôt tendance à confisquer le pouvoir (jusqu’à ce que le coup d’état les en chasse). Pourvu que Bola Tinubu perpétue cette tradition qui fait honneur à son pays.