Macky Sall est vraiment intraitable. Alors qu’il n’a pas le droit de s’exprimer, le jour du vote, pour apporter son soutien à un candidat, il l’a fait, ce matin, aux côtés de son épouse, tous les deux de blanc vêtus, pour pousser au vote de son ancien premier ministre et candidat de la majorité présidentielle, Amadou Ba. Les observateurs interprètent ce geste par la panique qui gagnerait le camp du candidat de la majorité alors que deux candidats sur les dix-neuf se sont désistés en faveur du candidat du Pastef, Diomaye Faye. Fait autrement plus significatif : Karim Wade qui a raté la présidentielle à cause des manoeuvres de Macky Sall, a, aussi, apporté, publiquement, il y a trois jours, le soutien du PDS (Parti démocratique du Sénégal) au candidat Diomaye Faye. Le PDS est un poids lourd de l’échiquier politique sénégalais et l’appel de Karim Wade va, forcément, peser dans les résultats du candidat Diomaye Faye. Voyant la victoire de son candidat Amadou Ba s’éloigner, Macky Sall s’est autorisé la pirouette de ce matin, question de donner un dernier coup de pouce à son candidat qui ne tient pas la corde. Il faut se souvenir que c’est à cause de lui que Macky Sall avait chamboulé le calendrier électoral en proposant la date du scrutin en décembre. C’est que de vainqueur dès le premier tour dans les sondages, la candidature d’Amadou Ba était en train de s’éroder au point où on n’était même plus sûr qu’il allait se qualifier pour un hypothétique deuxième tour. Voyant cette catastrophe s’annoncer, Macky Sall, contre toute attente, avait arrêté le processus électoral. Le tollé fut général. Mais, le Sénégal ayant des institutions fortes à l’instar du Conseil constitutionnel et avec un peuple du reste mûr et responsable, Macky Sall fut renvoyé à ses chères études sans avoir gain de cause. L’élection est organisée dans le cadre de son mandat qui ne dépassera pas le 2 avril. On ne tardera pas à savoir, avec les premières tendances attendues ce soir, de quel côté se trouve la vérité.
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