RECIPROCITE : L’ambassadrice du Tchad en Allemagne priée de quitter le pays sous 48 heures

« En réaction à l’expulsion injustifiée de notre ambassadeur au Tchad, nous avons convoqué aujourd’hui l’ambassadrice tchadienne, Mariam Ali Moussa, et l’avons priée de quitter l’Allemagne sous les prochaines 48 heures. Nous regrettons de devoir en arriver là », écrit le ministère allemand dans un tweet. Vendredi, 7 avril, tard dans la soirée, l’expulsion de l’ambassadeur allemand, Jan Christian Gordon Kricke, pour « attitude discourtoise » et « non-respect des usages diplomatiques » a mis le feu aux poudres. Jan Christian Gordon Kricke était en poste au Tchad depuis juillet 2021, après avoir occupé des fonctions similaires au Niger, en Angola et aux Philippines. Il avait, également, été représentant spécial de l’Allemagne pour le Sahel. Selon certaines sources tchadiennes, l’ambassadeur allemand était accusé de « trop s’immiscer » dans la « gouvernance du pays », ainsi que, « des propos tendant à diviser les Tchadiens ». En réponse à de telles critiques, le ministère allemand des Affaires étrangères a estimé que « l’ambassadeur Kricke avait exercé ses fonctions de façon exemplaire et s’était engagé pour les droits de l’homme et la transition vers un gouvernement civil au Tchad ». Cela dit, le président de transition, Mahamat Déby Itno, a changé de discours depuis son arrivée à la tête de l’Etat. En arrivant, il avait promis aux Tchadiens et à la communauté internationale de rendre le pouvoir aux civils par des « élections libres et démocratiques », et de ne pas briguer la présidence. En octobre, un dialogue national boycotté par une très grande partie de l’opposition et de la société civile qui dénoncent une « succession dynastique », avait désigné Déby président d’une « transition » prolongée de deux ans vers des élections « transparentes ». L’ambassade d’Allemagne s’était jointe à celle de France, d’Espagne et des Pays-Bas, notamment, ainsi que, de l’Union européenne, pour dire sa « préoccupation » après la prolongation de la transition et la possibilité pour Déby Fils de briguer la présidence. Ce dernier (comme hier son père) ayant horreur qu’on lui dise la vérité, a vu son sang faire un quart de tour avant de frapper l’ambassadeur d’Allemagne, la cible la moins redoutable selon lui. Mais, il s’est trompé.

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