Le département de la Justice équatoguinéene vient d’ordonner la saisie préventive d’actifs d’une valeur de 120 millions d’euros appartenant à quatre sociétés brésiliennes (ARG, OAS GE, Ltda, et Zacope) basées en Guinée équatoriale.
Cette décision fait suite à l’échec du règlement à l’amiable entre le ministère public équatoguinéen et les autorités brésiliennes dans l’affaire de la fouille et la confiscation, en 2018, des bijoux et espèces contenus dans les bagages de la délégation accompagnant le vice-président de la Guinée équatoriale, Teodorin Obiang Mangue Nguema, dans un aéroport non loin de Sao Paulo.
Considérant ce voyage comme étant privé, la police brésilienne s’était opposée à l’extension de l’immunité diplomatique du vice-président à son personnel, et avait saisi les biens estimés à 14,7 millions d’euros, créant, ainsi, un incident diplomatique entre les deux nations, qui vient de prendre une autre tournure, après 5 années de statu quo de la part de Brasilia.
C’est un dossier brûlant dont va devoir rapidement se saisir le président brésilien, Lula da Silva, lui qui avait d’ailleurs été, abusivement, emprisonné, en 2018, pour corruption, notamment, à cause de sa proximité avec Malabo, avant de voir toutes ses condamnations être annulées par la Cour suprême en mars 2021. La preuve que le dossier d’accusation était vide et que Lula n’avait commis aucun crime en développant de bonnes relations avec Malabo.
Revenu aux affaires depuis sa victoire aux dernières élections présidentielles au Brésil, Lula da Silva n’a pas encore renoué le contact avec le continent africain, mais, il est évident qu’il saura comment s’y prendre avec son homologue de Guinée équatoriale, le président, Teodoro Obiang Nguema Mbassogo, pour trouver une issue à cette tension diplomatique qui a beaucoup trop duré. Les deux chefs d’Etat se connaissent et s’apprécient mutuellement.
D’après son entourage, le président brésilien a prévu effectuer deux voyages en Afrique, le premier étant celui du prochain Sommet des BRCIS en Afrique du Sud prévu au mois de juillet, et le second s’inscrivant dans une logique de réchauffement des relations bilatérales avec 7 nations africaines (Angola, Mozambique, Nigéria, Ghana, Ethiopie, Sénégal, Sao Tomé & Principe) prévu en août.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)