La rumeur courait depuis quelques temps. Elle est, désormais, officielle puisque l’Algérie a formalisé sa demande d’adhésion aux BRICS, à l’occasion d’une rencontre entre Ramtane Lamamra, le ministre Algérien des Affaires étrangères, et Wang Yi, son homologue chinois tenue lors du 77ème Sommet des Nations-Unies à New York (Etats-Unis).
BRICS est un bloc de nations émergentes représentant près de 40% de la population du globe et pesant pour environ 26% dans l’économie mondiale. Parmi ces nations, on distingue le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.
Cette requête fait suite au bilan terne dressé par l’Algérie de son Accord d’association (AA) signé avec l’Union européenne en 2002, entré en vigueur en 2005.
Soucieux de tirer profit des avantages économiques et politiques que le groupe BRICS peut offrir à son pays, le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, n’a pas hésité à défier les instructions de Bruxelles et Washington demandant l’isolement de la Russie du fait de la guerre en Ukraine.
Les relations russo-algériennes sont au beau fixe comme l’a témoigné le passage de Sergueï Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères, à Alger, le 11 mai 2022.
La candidature de l’Algérie, qui vient s’ajouter à celles de l’Iran et de l’Argentine, pourrait être validée dès 2023.
Cette nouvelle n’a pas bien été accueillie du côté de l’Hexagone, qui a initié une visite diplomatique de 48 h sous l’égide du chef du gouvernement, Elisabeth Borne, dans le but de renouer les liens avec l’Algérie.
Pas moins de 16 ministres l’y accompagnent, dont Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Catherine Colonna, Olivier Dussopt, Agnès Pannier-Runacher, Pap Ndiaye, Rima Abdul Malak etc…, preuve que Paris prend ce dossier très au sérieux.
Paul Patrick Tédga.