Lors du Sommet des Brics, jeudi, 23 juin, le président chinois, Xi Jinping, a déclaré que les membres de l’organisation doivent s’opposer, ensemble, aux sanctions unilatérales et renoncer à la confrontation entre les blocs. Les BRICS qui regroupent le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, tous pays émergents, aspirent à la gestion des affaires du monde au même titre que les pays du G7 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande Bretagne, France, Canada et Italie). Pour y parvenir, ils s’organisent pour contourner le système financier international dominé par les institutions de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale), qui sont entièrement sous le contrôle des Américains et des Européens. En attendant la création d’une monnaie d’échange, les BRICS évitent autant que faire se peut d’utiliser le dollar qui pour eux, est de moins en moins la valeur refuge internationale, et s’adonnent au troc ou en utilisant leur propres monnaies. C’est ainsi que procèdent les Russes et les Chinois depuis que les Américains ont sorti la Russie du système international des paiements : pour vendre son gaz à la Chine, la Russie fait du troc ou facture soit en yuan, soit en rouble. Et vice versa.

« Nous devons renoncer à la mentalité de la guerre froide et à la confrontation entre les blocs, s’opposer ensemble aux sanctions unilatérales et à leur utilisation abusive et […] aller au-delà de petits groupes hégémoniques », a indiqué Xi Jinping relayé par le ministère chinois des Affaires étrangères.

Selon le dirigeant chinois, les BRICS devraient contribuer au principe de la multipolarité et à la protection du système international basé sur les Nations-Unies. Notons que lors de ce même sommet, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a appelé à une réforme de l’ONU de sorte à la rendre plus démocratique.

Président en exercice des BRICS, Xi Jinping risque de se trouver, bientôt, dans une situation de conflit avec les Etats-Unis, si la Chine décidait d’envahir Taïwan dont la protection sur le plan militaire est assurée par les Etats-Unis. Si cela survenait, les Etats-Unis n’hésiteraient pas à faire appel à l’appui des alliés car il faudrait être ensemble pour vaincre la Chine d’aujourd’hui. En prévision de l’attitude des Etats-Unis et des pays de l’OTAN dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, il est nécessaire que les BRICS, par anticipation, consolident leurs relations afin qu’ils soient un bloc soudé non seulement face au G7 mais aussi, face à l’OTAN.

Le monde connaît un retour à la guerre froide. Avec la différence qu’il n’y a pas que deux blocs (OTAN et Pacte de Varsovie), mais trois : OTAN, Russie et alliés et Chine et alliés dont la Corée du Nord, elle aussi, nucléarisée comme jamais.