Il y a trois ans, le président, Emmanuel Macron, avait réuni, comme chaque année, les ambassadeurs français éparpillés dans les quatre coins du monde pour leur donner des éléments de langage de la diplomatie française. A cette occasion, il leur avait dit qu’on était à la fin d’un système, celui de la domination totale de l’Occident dans les affaires du monde. Et qu’il fallait s’habituer à la présence et à l’influence grandissante de nouveaux pays dans la gestion des affaires du monde. Il faisait, sans les nommer, allusion à la Chine, à la Russie, à l’Inde, pour ne citer que ceux-là.

Emmanuel Macron voulait, sans doute, parler des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) dont la montée en puissance est inversément proportionnelle à la baisse de l’influence des pays du G7 et de l’OCDE dans la gestion des affaires du monde. Avant le Sommet des BRICS, à Johannesbourg, en Afrique du Sud, en août 2023, Emmanuel Macron avait remué ciel et terre pour y assister, …comme observateur. Sa cheffe de la diplomatie, Catherine Colonna avait pressé son homologue sud-africaine, Naledi Pandor, en y effectuant une visite, à ce sujet, en Afrique du Sud, en juin, soit, deux mois avant le Sommet. En plein conflit entre la Russie et l’Ukraine où tous les pays du G7 étaient alignés derrière l’Ukraine tandis que ceux des BRICS soutenaient, de leur côté, la Russie, on imaginait mal l’Afrique Sud ouvrir une telle porte à un ennemi du camp adverse. Si cette demande a été freinée, elle a eu le mérite de montrer le grand intérêt que les pays occidentaux portent sur les BRICS.

Le Sommet des BICS en Afrique du Sud a permis l’ouverture de cette organisation à d’autres pays. Maintenant, on parle de BRICS+. Plus de 159 pays se préparent à adopter le Nouveau système de paiement des BRICS. Dans le cadre des efforts continus de l’Alliance internationale d’économie multipolaire pour créer une alternative au système SWIFT (Code d’identification internationale de votre établissement financier), l’alliance économique BRICS+ a cherché à créer son propre Système de paiement BRICS. Celui-ci jouera un rôle majeur dans les transactions commerciales de l’alliance et limitera le besoin du dollar. Cette initiative est sur le point d’être vitale et opérationnelle pour le Bloc BRICS élargi et les pays partenaires des BRICS.

L’introduction de ce nouveau système de paiement, suppose la mise à niveau des process (équipement, réseau, formation, etc.) dans chaque pays pour permettre son bon fonctionnement.

La conséquence de ce système parallèle de paiement sera, automatiquement, l’affaiblissement du Swift dont la Russie a été exclue pour cause d’agression en Ukraine, mais aussi, et surtout, du dollar, qui, ne sera plus à terme, la monnaie de facturation des BRICS.