BURKINA FASO : Après seulement 100 jours, Roch Marc Christian Kaboré déjà sous le feu de sévères critiques

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Roch Marc Christian Kaboré n’a pas eu droit à l’état de grâce souhaité. Seuls les Burkinabé pourront juger s’il s’agit d’une injustice ou non à son endroit. A peine a-t-il fait montre d’habiter, réellement, la fonction que les torrents de critiques ont commencé à pleuvoir sur sa tête. En fonction depuis une centaine de jours, à peine, Roch fait, pourtant, ce qu’il peut et ce qu’il devrait faire, entend-on dans son entourage.

C’est, encore, très difficile de savoir en quoi le Burkina d’aujourd’hui est différent de celui de Blaise Compaoré, mis à part, le changement de tête au palais de Kosyam. On a l’impression que l’administration a gardé les mêmes réflexes et le même style de fonctionnement, sauf que maintenant, le système reposerait, sur trois personnalités : le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, le président de l’Assemblée nationale, Salif Diallo et le ministre d’Etat de l’Administration territoriale, Simon Compaoré. Pour le chef de l’opposition, Zéphirin Diabré, président de l’UPC, qui assène ce coup de massue, c’est « faire du nouveau avec de l’ancien », autrement dit, du « nouveau-ancien ». Beaucoup d’autres ne sont pas loin de penser différemment.

Le MPP, le parti au pouvoir et majoritaire à l’Assemblée nationale, se serait-il arrogé tous les pouvoirs qu’il ne s’y prendrait pas autrement. Pour une ancienne opposition au pouvoir CDP qui a lutté et obtenu le départ de Compaoré comme on sait, le partage du pouvoir à l’arrivée, fait place à beaucoup d’aigreur.

Roch a intérêt à vite trouver des solutions à ces mécontentements afin qu’ils ne grandissent pas au moment où il a besoin de tout le monde pour re-construire un Burkina Faso nouveau. Il ne peut pas se permettre d’entretenir un front à l’intérieur avec ses camarades d’hier, mécontents de lui, et s’occuper, efficacement, d’un autre front (double) à l’extérieur, à savoir, le terrorisme et le dossier « Côte d’Ivoire » (Soro) et Compaoré du nom de l’ancien président burkinabé détenteur d’une nationalité ivoirienne, pour lui permettre de ne pas comparaître devant la justice burkinabé. Une telle posture serait difficilement gérable.

Dans tous les cas, Roch est un homme nouveau : c’est comme cela qu’il a été perçu, lors de son voyage officiel, en France (notre photo), début avril. Sa présence à la tête du Faso apporte une véritable bouffée d’air frais à ce pays que plus d’un Européen trouve sympathique. Et ce n’est pas le nouveau président qui l’est moins.

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