Alassane Ouattara, le président de Côte d’Ivoire, est, actuellement, en France. Hier, mardi, 21 novembre, il a déjeuné avec son homologue français, Emmanuel Macron. Mais, on ignore si la nourriture qu’il a avalée est bien tombée dans le ventre car depuis le retour de son ennemi intime, Guillaume Soro, chez les ennemis de Ouattara, à savoir, le Niger, le Burkina et le Mali, le président de Côte d’Ivoire a perdu le sommeil. On ne sait pas dans quelle mesure Emmanuel Macron pourra l’aider à se maintenir au pouvoir et à gagner la prochaine élection présidentielle en octobre 2025. Ouattara, après avoir piétiné la constitution devant un mutisme complet de la CEDEAO, briguera un 4e mandat.
Le président de Côte d’Ivoire est très impopulaire auprès des panafricanistes pour sa propension a « vendre » le continent auprès de ses amis occidentaux. Si jamais, il y avait une révolution de palais dans son pays, les cris de joie qu’il y aurait en Afrique, n’étonneraient pas grand monde.
Son ancien premier ministre, Guillaume Soro, surfe sur cette vague d’impopularité. Lui-même victime de l’arbitraire de celui qu’il avait mis au pouvoir dans le cadre de la rébellion des Forces nouvelles qu’il dirigeait, il est, aujourd’hui, l’homme à abattre par le président ivoirien. Pour le moment, ce dernier n’a pas encore trouvé moyen de lui faire la peau, mais, en bon ancien putschiste qui sait s’y prendre, il ne désespère pas. En rendant visite au capitaine-président, Ibrahim Traoré, à Ouagadougou, Guillaume Soro qui, lui-même, n’est pas un enfant de choeur, sait à quoi s’en tenir. Il sait que si l’occasion se présente, Ouattara ne le ratera pas. Il est dans les mêmes dispositions : si l’occasion se présente, il ne ratera pas Ouattara. Et l’idée de former une coalition anti-Ouattara composée des présidents du Niger, du Mali et du Burkina Faso, tous ennemis de Ouattara, ne serait pas une mauvaise affaire pour eux tous.
Mardi, 21 novembre, il a rencontré le capitaine, Ibrahim Traoré, au palais de Kosyam. Cette rencontre avec le capitaine, Traoré, intervient huit jours après celle à Niamey avec le chef du régime militaire du Niger, le général, Abdourahamane Tiani. En attendant le voyage de Bamako pour rencontrer le colonel-président, Assimi Goïta. Ce n’est qu’un problème de jours. Et pourquoi pas le colonel-président, Mamadi Doumbouya de Guinée-Conakry ? Comme quoi, Soro a du boulot d’ici fin décembre s’il veut mettre cette coalition en place.
Un mandat d’arrêt avait été lancé en 2016 par la justice militaire burkinabè à son encontre dans le cadre de l’enquête sur un putsch raté de 2015 après la chute du président, Blaise Compaoré. Ce mandat avait, ensuite, été annulé par « voie diplomatique. »
L’ancien président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire est rentré en Afrique début novembre après plus de quatre ans d’exil européen.
Il a été condamné en 2020, en son absence, à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » en Côte d’Ivoire, puis, à perpétuité un an plus tard, pour « atteinte à la sûreté de l’Etat ». Pour le recel de détournement de deniers publics, Ouattara lui reproche d’avoir organisé la casse de la BCEAO de Bouaké et de l’avoir complètement dévalisée.