Le parquet militaire du Burkina Faso a dénoncé une tentative de «déstabilisation des institutions de l’Etat», impliquant un haut gradé, déjà, incarcéré pour des faits similaires, récemment, libéré, puis, de nouveau arrêté.
Le parquet militaire indique dans un communiqué publié, mercredi, 28 décembre, soir, que «les premiers éléments» d’une enquête ouverte après dénonciation, «révèlent que des militaires en collusion avec des civils étaient en train de préparer une déstabilisation des institutions de l’Etat». Une affaire gravissime dont le succès aurait pu créer la zizanie dans le pays et avantager, considérablement, les djihadistes (Sur notre photo, l’ancien président du Niger, Mahamadou Issoufou, et médiateur de la CEDEAO, a obtenu, à Ouagadougou, que celle-ci accompagne la transition du capitaine Traoré jusqu’à la remise du pouvoir aux civils avant fin 2024).
Un adjudant-chef, Charles Neboa, et un sergent, Adama Traoré, sont cités comme faisant partie du groupe, selon le dénonciateur cité par le parquet militaire. Ce groupe «serait en contact avec l’unité ‘Mamba vert’ du lieutenant-colonel Emmanuel Zoungrana et projetait de lancer des attaques simultanées sur la Radio-télévision du Burkina (RTB), la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) où était détenu cet officier supérieur pour des faits similaires, et la résidence du chef de l’Etat», le capitaine, Ibrahim Traoré, selon le procureur militaire.
Le lieutenant-colonel, Zoungrana, avait été interpellé, une première fois, le 14 janvier, et incarcéré pour «tentative de déstabilisation des institutions de l’Etat», «détournement de biens publics, faux et usage de faux, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux».
A l’époque, le Burkina Faso était dirigé par Roch Marc Christian Kaboré, président élu en 2015 et réélu en 2020. Il a été renversé par un premier putsch, le 24 janvier, ayant porté au pouvoir une junte militaire dirigée par le lieutenant-colonel, Damiba, à son tour, renversé par le capitaine, Ibrahim Traoré, le 30 septembre.
Emmanuel Zoungrana avait été remis en liberté provisoire le 15 décembre, avant d’être, à nouveau, interpellé le 27 décembre, à son domicile, à Pabré, à une vingtaine de kilomètres au Nord de Ouagadougou, «non sans résistance», selon le parquet militaire.
Dans une vidéo, largement, relayée sur Facebook, il a affirmé avoir été victime de deux tentatives d’empoisonnement lors de son incarcération et surveillé par des drones depuis sa remise en liberté provisoire.
Ex-chef de corps du 12e régiment d’infanterie commando, basé à Ouahigouya, chef-lieu de la région du Nord, le lieutenant-colonel, Zoungrana, âgé de 41 ans, avait passé le témoin le 21 décembre 2021, avant de regagner Ouagadougou où il attendait une nouvelle affectation.
Ancien commandant du groupement des forces du Secteur Ouest, engagées dans la lutte antiterroriste dans ce pays, régulièrement, endeuillé par des attaques djihadistes, il avait été décoré pour ses faits d’armes, notamment, pour avoir repris des localités assiégées.