Ce qui devait arriver arriva. Ce qu’on craignait se réalisa. Les tueries massives ! La situation pré-génocidaire tant dénoncée, est, désormais, là. Devant nous. Au moment où l’Union africaine ouvre le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement, à Addis Abeba. Vont-ils se décider enfin à intervenir au Burundi ou tourneront-ils en rond jusqu’à dimanche ?
Dans tous les cas, le communiqué d’Amnesty international vient au bon moment. L’ONG international des droits de l’homme accuse, photos satellitaires à l’appui (notre photo), les autorités burundaises d’avoir enterré des dizaines de personnes dans des fosses communes en décembre dernier. C’est-à-dire, hier. Alors que (le révérend pasteur) Pierre Nkurunziza, venait encore de jurer (comme il fait tout le temps) devant la délégation du Conseil de sécurité des Nations-Unies, la semaine dernière, que le pays était pacifié à « 99% ».
Hier, le pouvoir a arrêté 17 personnes dont deux journalistes de notre confrère, Le Monde, qui exige, avec raison, et Afrique Education soutient Le Monde, leur « libération immédiate ».
Selon l’ONG, l’objectif des fosses communes, était de cacher l’ampleur de la répression, qui fut grande.
Des images satellites montrent les fosses communes sur les sites de Buringa aux alentours de la capitale Bujumbura.
« Ces images montrent un effort délibéré des autorités de couvrir les exactions des forces de sécurité et de cacher la vérité », a indiqué Muthoni Wanyeki, le directeur régional d’Amnesty pour l’Afrique de l’Est, la Corne de l’Afrique et les Grands Lacs.
Au moins, 87 personnes ont été tuées, en décembre, selon le bilan officiel, après l’attaque d’une base militaire par des assaillants. Alors que l’opposition faisait état de plusieurs centaines de morts.
Même l’Onu avait reconnu que le nombre de morts était plus élevé que le chiffre donné par le gouvernement.