C’est dimanche, 15 mai, dans la soirée, que le corps de l’ancien président, Jean Baptiste Bagaza, est arrivé à Bujumbura. Il provenait de Bruxelles où il est mort de suite d’une longue maladie, à l’âge de 69 ans. Président du Burundi de 1976 à 1987, Jean Baptiste Bagaza était un adepte du pouvoir fort, avant d’être victime du coup d’état du Major Pierre Buyoya.
Les obsèques officielles de l’ancien président et sénateur à vie, Jean Baptiste Bagaza, auront lieu, mardi, 17 mai, en sa résidence de Vugizo, sur les hauteurs Sud-Est de la capitale burundaise.
Depuis ce matin, Fosta Bagaza, sa veuve, ainsi que ses quatre enfants, reçoivent les condoléances de différents corps de l’Etat constitués de membres du gouvernement, des députés et sénateurs du parlement, de hauts gradés de l’armée et de la police, des diplomates accrédités au Burundi, et des personnalités diverses.
Accompagné de son épouse, Denise, le petit potentat local, Pierre Nkurunziza a ouvert, ce lundi matin, les cérémonies officielles d’adieu à l’ancien président, en s’inclinant devant son cercueil. Nkurunziza est à la tête d’un pays au bord de la guerre civile (et déjà en faillite), où on compte des morts, tous les jours, dans la capitale. Et pour cause : il a obtenu de force un mandat de 5 ans, en juillet dernier, auquel il n’avait pas droit, la constitution et les Accords d’Arusha, le lui interdisant, formellement.
Depuis son passage électoral en force, il ne gouverne qu’à Bujumbura ; le reste du pays échappe à son contrôle. Il ne sort plus du Burundi pour le représenter à l’international, depuis son forcing électoral, de crainte de se faire évincé par un coup d’état militaire.
Plus grave, les partenaires ont suspendu toutes leurs aides (en dehors de celles qui sont directement servies aux populations), ce qui l’a poussé à dénoncer cette fâcheuse situation le 2 mai dernier en criant : « On veut nous conduire vers le gouffre ». C’est pourtant Nkurunziza qui conduit, volontairement, son pays vers le trou noir. Pour preuve : la communauté internationale lui demande une seule chose : négocier avec son opposition. Mais Nkurunziza refuse. Jusqu’à quand pourra-t-il tenir ?