Evariste Ndayishimiye n’aime pas Paul Kagame. Ce n’est un secret pour personne au vu des tendances expansionnistes de ce dernier. Ayant porté secours à son homologue rdcongolais, le président burundais n’a jamais caché son intention de l’aider à regagner le contrôle de tout son territoire.
Cette détermination est, néanmoins, sur le point d’etre mise à rude épreuve, comme on peut le voir avec l’évolution du conflit à l’Est de la RDCongo et sa couverture par la presse étrangère. En effet, après la prise de Bukavu, des médias prédisaient une montée de la pression sur le Burundi, compte tenu des mouvements éventuels du M23 vers sa frontière avec la RDCongo.
A peine faites, ces prédictions ont pris des allures de réalité puisqu’il semblerait que non seulement les troupes de Bujumbura se soient repliées de leurs positions lors de ces derniers jours, mais, on observe également une forte mobilisation militaire du côté burundais de la frontière entre les deux pays. Plusieurs volontaires locaux s’y étant enrôlés pour gonfler les rangs de leur armée.

Le retrait des troupes burundaises du sol congolais n’est donc qu’un simple repositionnement stratégique, et ne saurait être perçu comme l’abandon relayé par des voix critiques de la sphère médiatique, qui pourraient laisser croire que les exigences du M23 portant sur le départ des troupes sud-africaines et burundaises du sol rdcongolais ont été prises pour compte.
Paul-Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)