L’UE (Union européenne) a invité lundi, 26 octobre, les autorités du Burundi à des « consultations » sur les atteintes à la démocratie dans ce pays secoué par une grave crise depuis le printemps, une procédure susceptible de conduire à la suspension de l’aide européenne.
Les 28 pays de l’UE ont donné leur feu vert à l’envoi d’un courrier au président burundais, Pierre Nkurunziza, au cours d’une réunion des ministres du Développement à Luxembourg.
Cette lettre invite « le Burundi à des consultations conformément à la procédure prévue par l’article 96 de l’accord de partenariat UE-ACP (Accords de Cotonou, ndlr) en cas de non respect des éléments essentiels de l’accord que sont les droits de l’homme, les principes démocratiques et l’état de droit », a précisé l’UE dans un communiqué.
Citée dans le communiqué, la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a jugé que « la situation au Burundi reste très préoccupante ». C’est le moins qu’on puisse dire. Entre avril, date à laquelle Nkurunziza s’était déclaré candidat, et maintenant, les forces armées de sécurité du Burundi, ont déjà assassiné près de 200 Burundais, très souvent, des civils. Autrement dit, après avoir violé la constitution et les Accords d’Arusha, pour s’accrocher au pouvoir, Nkurunziza cherche à s’y maintenir par la force, n’hésitant pas à faire couler le sang des Burundais. C’est une situation très grave et, tôt ou tard, il est appelé à répondre de ses actes auprès des instances judiciaires internationales.
« Nos consultations doivent aussi contribuer aux efforts de l’Union Africaine (UA) et de la région à lancer un dialogue inter-burundais pour trouver une issue consensuelle à la crise que traverse le pays. C’est la seule voie pour préserver la paix et consolider la démocratie et l’état de droit au Burundi », a-t-elle insisté. Le problème, c’est que Nkurunziza n’entend pas le langage de la paix, sauf, si c’est pour le maintenir président du Burundi.
Dans la lettre, Mme Mogherini propose d’organiser ces consultations, à Bruxelles, « à une date à convenir d’un commun accord ».
Pierre Nkurunziza a, ensuite, 30 jours pour y répondre, et les consultations doivent se dérouler dans les 120 jours suivants.
« Au cas où ça se passe mal, la sanction sera la suspension de la coopération », a expliqué un diplomate, précisant, toutefois, que seule l’aide aux projets du gouvernement, et non celle apportée, directement, à la société civile, serait alors concernée
Avec AFP