Il fallait y penser. Et c’est la première trouvaille du nouveau ministre des Arts et de la Culture, le professeur, Narcisse Mouelle Kombi, en poste, seulement, depuis trois mois. Aux âmes bien nées la valeur n’attend point le nombre des années. Le nouveau ministre n’a pas, longtemps, attendu pour frapper un grand coup. Pour une première, cela a été un succès, même si beaucoup n’y croyaient guère. A preuve, plusieurs places de ministres et de dignitaires, sont restées inoccupées, et bien visibles, pendant l’excellente retransmission, en direct, de la chaîne privée camerounaise, Canal 2 International. Seuls, le professeur, Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur et son collègue, Grégoire Owona, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, sont venus soutenir l’initiative de leur jeune collègue, Narcisse Mouelle Kombi.
Les absents ont, bien entendu, eu tort. Car que de révélations ! On a pu, ainsi, découvrir que Grégoire Owona était un « ambianceur de feu ». Principal animateur parmi les trois ministres présents, il s’est levé, à plusieurs reprises, pour esquisser des pas de danse remarquables, dans leur précision, avant de, toujours, mettre quelques billets de banque, dans la poche de l’artiste en guise de félicitations. De mémoire de Camerounais, on n’a, rarement, vu le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, aussi, décoincé, que ce vendredi 22 janvier soir. Avec lui, pas moyen de s’ennuyer dans une soirée. On s’en est rendu compte hier.
La soirée du 22 janvier a, aussi, permis de voir le professeur, Jacques Fame Ndongo, se lever de son siège, en dansant, pour encourager le talentueux, André Marie Talla (notre photo), qui clôturait la partie musicale de la cérémonie, dans une ambiance bon enfant. « Le professeur sait donc danser » ? Voilà ce qu’on entendait dans la salle.
Le professeur, Narcisse Kombi Mouelle, n’était pas en reste. En tant que maître des cérémonies, il se devait de montrer qu’il vient d’une partie du Cameroun où on a la musique dans le sang.
La soirée a pris fin, en apothéose, avec le passage d’Ekambi Brillant et d’André Marie Talla. Deux valeurs sûres (et certaines) de la musique camerounaise, que les nouveaux ambianceurs n’arrivent pas à éclipser de la scène musicale nationale. Ils tiennent toujours le haut du pavé.
Bravo, aussi, au chef d’orchestre, Eko Roosevelt, qui a bien dirigé les prestations des artistes en assurant de façon, très admirable, aussi bien, leurs entrées que leur sorties, sur scène. Du vrai professionnalisme que le ministre de la Culture doit, absolument, traduire dans le contenu du portefeuille de chacun car, au Cameroun, les artistes n’arrivent pas, encore, à vivre de leur métier. C’est un véritable défi pour lui, que d’arranger le délicat problème du droit d’auteur. Un véritable serpent des mers. Mais Narcisse Mouelle Kombi ne vient que d’arriver. Qu’on lui laisse le temps de hiérarchiser les priorités de son ministère qui, en fait, est l’un des plus importants du gouvernement.
Ce vendredi, 22 janvier, soir, clôturait, en fait, les journées portes ouvertes culturelles, qui furent, du 19 au 22 janvier, ponctuées d’expositions collectives d’arts plastiques, de conférences-débats, et bien d’autres manifestations éparpillées aux quatre coins de la ville.
« Fondements et enjeux culturels de l’émergence », c’est le thème de l’événement choisi, à juste titre, pour célébrer la culture camerounaise dans sa diversité. Pour le professeur, Narcisse Mouelle Kombi, par ailleurs, agrégé des facultés de droit, cette première édition avait pour objectif de mettre à contribution, différentes expertises afin de réfléchir sur la contribution de la culture à «l’édification du Cameroun émergent ». Voilà, au moins, un ministre ambitieux dans le gouvernement Yang III.
Les Archives nationales, qui ont permis au public de revisiter l’histoire du Cameroun, telle que l’ont écrite les historiens et penseurs camerounais, ont dû refuser du monde. L’exposition collective d’arts plastiques, elle, s’est tenue, au monument de la Réunification.
Aucun aspect de l’art et de la culture du Cameroun n’a été laissé de côté. Pour une première, personne n’a été frustré. C’est ainsi que des projections cinématographiques, ont eu lieu à la salle Sita Bella, alors que la soirée patrimoniale s’est déroulée au Centre culturel camerounais. Objectif : mettre en exergue des savoir-faire, à l’instar de la coiffure, de l’art culinaire, des danses et des contes du Cameroun.
Certainement que beaucoup de ministres et hauts dignitaires absents, n’y ont pas cru. Ils pourront se rattraper lors de la rentrée culturelle 2017, que le ministre n’a pas, formellement, annoncée, mais que beaucoup d’artistes ont, d’ores et déjà, gravée dans leur agenda. La grande majorité feront tout pour être, au Cameroun, en janvier 2017, car tous n’auront pas la chance de la jeune chanteuse de bikutsi, Sally Nyolo, qui doit sa présence à cette rentrée culturelle 2016, à l’invitation de la patronne du FMI, Christine Lagarde.