Après un feuilleton à très vite oublier qui a meublé les conversations des Camerounais ces dernières semaines, le président du Cameroun, Paul Biya, est rentré ce jour, à Yaoundé, pour reprendre ses activités, à la tête de l’Etat. Il a regagné le palais d’Etoudi vers 18 heures.
« Le fantôme vous salue », pouvait lancer le président camerounais à ceux qui veulent sa mort, à son arrivée à Nsimalen International Airport, cette fin d’après-midi (sur notre photo, le couple présidentiel est accueilli par le premier ministre Dion Ngute). Il l’avait déjà fait en 2004, quand une rumeur insistante avait annoncé sa mort, à Genève, où il était en « court séjour ». De retour à Yaoundé, Paul Biya, raillant ses détracteurs à sa manière, leur avait lancé : « Le fantôme vous salue ». Avant d’ajouter : « Rendez-vous dans 20 ans » (pour ma mort supposée).
Son épouse, Chantal Biya, agacée par cette fausse rumeur, en 2004, s’était, de son côté, indignée en répondant à son interlocutrice au téléphone que le président « est en train de faire du vélo ». Autrement dit, le président n’était même pas souffrant.
Vingt ans après, les Camerounais, qui adorent le mysticisme (ils baignent complètement dedans), ont vite fait l’addition (2004 + 20 ans = 2024) quand « le fantôme les saluait » en 2004 en annonçant sa mort en 2024, dans 20 ans. Il n’en a rien été. Heureusement pour le Cameroun où pas grand chose n’a réellement été prévue pour une éventuelle succession.
Ce que l’on sait, sans que cela soit un secret de polichinelle, Paul Biya sera candidat à sa succession en octobre 2025, et il n’aura, logiquement, aucun obstacle pour sa réélection qui sera comme une lettre à la poste, l’opposition très divisée, comptant pour du beurre (de cacao).
Professeur Paul TEDGA ( à Yaoundé depuis ce matin).