Comme la quasi-totalité des économies mondiales, celle du Cameroun est aussi prise dans la nasse du covid. Depuis deux ans, le pays tourne au ralenti, parfois, il est même au point mort. Rien ne marche. C’est ainsi que, pour relancer l’économie, maintenant qu’il sort progressivement de sa léthargie imposée par la pandémie, le pays va devoir s’endetter, un peu plus. Selon le directeur général de la Caisse autonome d’amortissement (CAA), le taux d’endettement par rapport au PIB est moins de 40% alors que la norme (théorique) admise par la CEMAC (Communauté économique des pays de l’Afrique centrale) est de 70%. Il y a donc de la marge pour des emprunts contractés sur le marché à des conditions avantageuses. C’est le sens de la décision prise, le 26 mai, par le président, Paul Biya.
Le chef de l’Etat a autorisé le gouvernement à négocier et éventuellement à conclure avant fin décembre 2021, à des conditions sauvegardant les intérêts financiers de l’Etat, ainsi que, sa souveraineté économique et politique, des emprunts concessionnels et non concessionnels de montants globaux de 350 milliards de F CFA et de 750 milliards de F CFA (article 49 de la loi des finances).
D’autre part, au cours de l’exercice 2021, le gouvernement est habilité à recourir à des émissions sur le marché international pour un montant de 450 milliards de F CFA dans la limite du plafond des emprunts non concessionnels autorisé à l’article 49 ci-dessus, en vue principalement du rachat partiel ou total de l’eurobond en cours.
Louis Pul Motazé le ministre camerounais des Finances.Louis Paul Motazé ministre camerounais des Finances.
Mais, on ne cessera jamais de le dire que la souveraineté évoquée, ici, par le président camerounais, s’obtient en créant sa propre monnaie. Le Cameroun ne peut être souverain au sein de la zone franc dont le gestionnaire en chef, reste la France à travers sa direction du trésor.
Vivement une monnaie camerounaise (ou africaine) qui serait adossée sur nos richesses : or, diamant, minerais rares, etc, et qui garantirait la bonne tenue de cette monnaie. Les hommes d’affaires et intellectuels camerounais qui aiment leur pays devraient accompagner le président de la République dans un tel processus, celui qui conduit à l’indépendance monétaire du Cameroun sans laquelle il n’y a réellement pas d’indépendance.