Le Gabon organise, mercredi, 19 octobre, à 17H30 GMT (18H30 Heure de Libreville), le tirage au sort de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2017. Le pays est, encore, loin d’avoir retrouvé ses marques, crispé après le choc des violences post-électorales.
Prêt ou pas? Par cet acte inaugural de la CAN-2017, le Gabon veut, définitivement, répondre par l’affirmative, alors que le Maroc et l’Algérie, les deux frères ennemis du Maghreb, se disputent, déjà, l’accueil de la compétition, convaincus de l’inévitable défection gabonaise. Le problème est que, officiellement, Bongo Ondimba Ali (BOA), avec la fierté et l’arrogance qui le caractérisent, ne dira, jamais, à Issa Hayatou, le président de la CAF, que son pays ne peut pas organiser cette compétition. Avec lui, c’est, toujours, la méthode Coué. Ce sera à Issa Hayatou (sur notre photo où il fait ami ami avec BOA) de prendre son courage à deux mains pour lui retirer la compétition. Sinon, il ramassera sa complaisance en pleine face, devant la défaillance du Gabon. Ce pays ne connaît pas la sécurité ni le calme requis pour organiser une compétition internationale sur trois semaines. C’est donc à Issa Hayatou de décider.
« A l’heure où nous parlons, il n’y a pas de raisons pour que cette coupe ne se tienne pas chez nous. Les stades seront prêts et nous aurons de beaux matchs », avait déclaré BOA, au lendemain de la validation définitive de son élection par la Cour constitutionnelle, le 23 septembre. Ce que BOA a omis de dire, c’est qu’il faisait cette déclaration rassurante, en demandant, discrètement, le report de quelques jours ou semaines de la tenue du tournoi. Issa Hayatou avait dit Niet. Conséquence, la CAN se déroulera comme prévu, du 14 janvier au 5 février.
Preuve que ça risque de mal se passer, la CAF a « disqualifié » le stade omnisport Omar Bongo qui devait accueillir en plein centre de Libreville le match inaugural le 14 janvier et la finale le 5 février. Commencé en 2012, ce stade, malgré les belles paroles de BOA, est, encore loin, d’être terminé, quatre ans après. Il ne le sera même pas avant au moins un an, encore, sinon plus.
Pour justifier son excès de complaisance à l’endroit du président gabonais, Issa Hayatou a expliqué que « pendant les événements (post-électoraux), les gens chargés des travaux ont un peu déserté le stade ». Pourtant, ce stade dont la construction a démarré il y a longtemps, avait été prévu pour recevoir des matchs pendant la CAN Gabon-Guinée équatoriale d’il y a quatre ans, avant d’être déprogrammé parce qu’il n’était pas prêt. Quatre ans, plus tard, il n’est toujours pas prêt et Hayatou explique que cette situation est due aux événements pré et post-électoraux. On ignore si le président de la CAF pense que le Gabon est logé sur une autre planète, avant de faire de telles déclarations, qui ne peuvent que le discréditer.
L’ouverture et la finale auront, donc, lieu au stade de l’Amitié, à Angondjé, en banlieue de Libreville (40.000 personnes), au lieu du Stade Omar Bongo Ondimba, qui est en passe de devenir un éléphant blanc, en plein coeur de Libreville. Le stade de l’Amitié, (à la place du Stade Bongo Ondimba) accueillera le tirage au sort mercredi, 19 octobre.