Alors que sa diplomatie fait tout pour être proche du continent africain (le royaume chérifien après plusieurs années de boycott a retrouvé sa place au sein des instances de l’Union africaine), le football marocain, lui, surfe sur une autre planète, inconnue même des Marocains. Ce pays, on le sait, fait une cour assidue à la FIFA pour organiser la prochaine coupe du monde en Afrique. Lors du dernier conclave de la FIFA tenu sur terre qatarie, l’Italo-Suisse, Infantino, président de la FIFA, avait lâché sa bombe, à savoir, décaler la CAN (que le Cameroun a préparée pendant plus de cinq ans en dépensant plus de 3 milliards d’euros) au profit d’une coupe des Clubs. Le problème, ici, n’est pas la proposition du président de la FIFA dont l’ambition a toujours été d’infantiliser le football africain tout en exploitant sa sève (joueurs africains) dans des championnats européens. Le problème, ici, c’est la trahison de certains pays africains, qui ont soutenu Infantino comme des moutons, dans sa manoeuvre. En effet, l’Egypte, le Maroc et le Burkina Faso, ont appuyé le report, voire, le retrait de la CAN au Cameroun, pour faire plaisir au président de la FIFA. Aujourd’hui, le Burkina Faso, par exemple, en a honte.
La justice divine n’aurait pas été équitable si les Etalons, lors du match d’ouverture, le 9 janvier, avaient dominé les Lions indomptables. Car après avoir soutenu le report, voire, le retrait de la CAN au Cameroun, sous le fallacieux prétexte que les infrastructures n’étaient pas achevées, alors que c’est totalement faux, notamment, le stade Olembé de Yaoundé (60.000 places aux normes FIFA) où le match d’ouverture s’est joué, ils ne pouvaient pas venir y tenir tête aux Lions indomptables.
Même l’ambassadeur Roger Milla dont les propos sont souvent mesurés, a fortement condamné l’attitude anti-africaine du Burkina Faso, de l’Egypte et du Maroc. Il est allé jusqu’à demander qu’une telle trahison ne se reproduise plus jamais si ces pays se considèrent comme africains.
Le Maroc en est très mal à l’aise. C’est pourquoi, son équipe, en débarquant, à Yaoundé, a mis dans sa délégation des cuisiniers, sa nourriture, son eau, ses femmes de chambre, ses draps de lit, ses taies d’oreiller, ses vigiles, bref, tout ce qui est utile comme si l’équipe évoluait à Rabat. A l’hôtel Mont-Fébé que l’équipe du Maroc a choisi à Yaoundé, elle est allée jusqu’à louer les salles de conférence et les cuisines, privant même l’équipe des Comores d’une telle possibilité : l’équipe des Comores, en effet, a choisi le même hôtel. C’est le reste de sa délégation gérée par la Fédération comorienne de football qui est descendue à l’hôtel Aurélia Palace de Yaoundé.
Le président de la Fédération marocaine de football avait accepté (avant de se raviser bien plus tard) d’organiser la CAN 2019 en lieu et place du Cameroun, CAN que lui proposait le président de la CAF d’alors le Malgache Ahmad Ahmad.
De quoi a peur ce royaume traître ? Certainement que le Cameroun lui joue aussi un sale tour semblable à ce qu’il lui a fait, en soutenant qu’on enlève la CAN au Cameroun.
Mais, le Cameroun n’est nullement dans cette logique anti-africaine que cultive de temps en temps le Maroc, logique qui le met souvent et toujours sur le ban du continent. Aux autorités du football marocain d’avoir honte !