Le Canada montre son caractère multiracial de jour en jour, rivalisant avec les Etats-Unis qui ont déjà élu un président noir à la Maison Blanche pendant huit ans. Le Canada n’est pas en reste. D’origine haïtienne, Michaelle Jean, avant de présider aux destinées de l’OIF (Organisation internationale de la francophonie) comme 3e secrétaire générale, a été la 27e gouverneure générale et commandante en chef du Canada de 2005 à 2010. Le parlement vient à son tour de corriger cette anomalie en élisant, mardi, 3 octobre, Greg Fergus, à sa tête. Il devient, ainsi, le premier président noir de cette institution.
Dans son discours face à la Chambre des communes, le député libéral a qualifié son élection de «grand honneur». Le parlement est «l’endroit où nous pouvons avoir des débats passionnés, mais des débats passionnés et respectueux», a-t-il rappelé, soulignant que son objectif sera de montrer que «la politique est une profession noble».
En tant que président de la chambre, le rôle de Greg Fergus est de présider les débats et de faire respecter le règlement tout en restant impartial et en ne votant qu’en cas d’égalité.
Greg Fergus a été symboliquement escorté vers son estrade par le premier ministre Justin Trudeau et le leader de l’opposition, Pierre Poilièvre, comme le veut la tradition canadienne. Le félicitant chaleureusement pour sa nomination en tant que «premier Canadien noir à devenir président de cette chambre», Justin Trudeau l’a qualifié de «source d’inspiration pour tous les Canadiens, en particulier pour les jeunes générations qui souhaitent s’impliquer dans la politique». On espère, toutefois, que le premier ministre canadien ne le laissera pas tomber en lui enlevant vite son soutien comme ce fut le cas pour Michaëlle Jean qui n’eut pas droit à un deuxième mandat à l’OIF, le Canada (oui le Canada de Justin Trudeau) ayant choisi de ne plus la soutenir à ce poste.