L’ancien président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, propose à la CEDEAO de créer une brigade anti-terroriste pour lutter contre le terrorisme en Afrique de l’Ouest. Pour lui, il n’est pas nécessaire de faire appel, systématiquement, aux contingents non-africains sous la bannière européenne ou des Nations-Unies, alors que les Africains, eux-mêmes, sont capables de lutter contre le djihadisme dans leur pays.
Au lieu de « donner des ordres méchants » à certains pays, qui luttent contre les djihadistes, la CEDEAO devrait créer, elle-même, une brigade anti-djihadiste en Afrique de l’Ouest. L’ancien président fait, sans doute, allusion à la bronca des chefs d’Etat du Ghana, Nana Akufo-Addo, et de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Umbalo, qui, en tant que présidents en exercice de la CEDEAO, ont, souvent, favorisé la prise des sanctions les plus radicales afin d’affaiblir les présidents de transition, à défaut de leur ordonner de quitter, carrément, le pouvoir qu’ils ont pris par la force.
« Je propose à la CEDEAO de créer une brigade anti-djihadiste comprenant les militaires de tous les pays de la CEDEAO […]. Si on ne fait pas ça, c’est qu’on a rien fait », suggère Laurent Gbagbo. Pour lui, les présidents de transition sont arrivés au pouvoir de façon illégitime, de manière anti-démocratique, mais, ils se sont rendus populaires parce qu’ils montrent leur aptitude à combattre le djihadisme. Cela plaît à la population, qui les soutient : « Pourquoi le colonel Assimi Goïta a pris le pouvoir au Mali et il est soutenu par la population, il faut étudier ça ; pourquoi Ibrahim Traoré, au Burkina Faso, a pris le pouvoir et puis, il est soutenu par la population, il faut étudier cela. C’est parce qu’ils ont promis de lutter contre les djihadistes et qu’ils luttent contre les djihadistes », explique Gbagbo. Explication courte de la part de l’ancien président ? Toujours est-il que les présidents de transition de Guinée, du Mali et du Burkina Faso, sont populaires, non seulement, dans leur pays, mais, également, en Afrique.
Une fois arrivés à la tête de l’Etat, ils ont renvoyé l’armée française qui était suspectée par la population de collaborer avec les djihadistes, et gelé les relations diplomatiques avec Paris. La France étant considérée dans les pays concernés comme le mal suprême, les présidents de transition ont automatiquement bénéficié de la sympathie de la population en prenant des mesures radicales contre la France.