Les milices mécontentes de voir leurs candidats évincés des élections, mais surtout, soucieuses de préserver leurs intérêts dans les zones diamantifères ou aurifères, ne sont pas prêtes à déposer les armes.
Elles occupent 80% du territoire et n’hésitent pas à tirer sur les soldats de la MINUSCA et de la FACA (sur notre photo Ali Daras un des chefs des ex-Séléka).
Les pays voisins commencent à prendre conscience qu’ils n’ont aucun intérêt à avoir, à leurs frontières, une Centrafrique livrée au chaos et qu’il va leur falloir, un jour ou l’autre, mener des actions aux côtés de la MINUSCA contre ces groupes armés pour en venir à bout. Le Rwanda et la Russie ont envoyé des soldats en renfort. La République démocratique du Congo (RDC) s’apprête, aussi, à le faire.
Les miliciens, encadrés par d’anciens militaires usent d’armes lourdes et de véhicules neufs, tout terrain, très mobiles. Leurs chefs leur fournissent de la drogue et des gris-gris pour les persuader de leur invincibilité avant de les envoyer au combat.
Pour le moment, les milices rebelles semblent résister aux ripostes de la MINUSCA et de la FACA, des soldats russes et rwandais.
Les populations ont, parfois, fui dans les pays voisins. C’est ainsi que les habitants de Bangassou, une ville de 30 000 habitants au Sud-Est du pays , ont dû se réfugier en RDC.
C’est une guerre de coups de main menée par des groupes déterminés, quoique surpris par la réactivité de la MINUSCA et l’implication dans ce conflit des soldats rwandais et russes. Ces groupes surarmés, aux abois, sont capables du pire.
Les Centrafricains, surtout, ceux résidant en province, ont de bonnes raisons de craindre de nouvelles violences dont ils pourraient être les premières victimes.
Patrick David
Docteur en Droit