En inaugurant à Saint-Petersbourg le luxieux immeuble destiné à en faire sa vitrine, la société de sécurité privée, Wagner, est sortie de l’ombre.
Evgueni Prigojine s’affiche aux côtés de Vladimir Poutine (notre photo) et s’implique dans la guerre en Ukraine. Il espère gagner la bataille de Bakhmout pour asseoir son image de chef de guerre.
La Centrafrique et le Mali, qui ont choisi de se rapprocher de la Russie, seraient bien avisés de surveiller la montée en puissance du patron de Wagner car qu’ils le veuillent où non, ils sont concernés par la guerre en Ukraine. Le redéploiement d’une partie des mercenaires de Wagner vers l’Ukraine est tout à fait plausible. Evgueni Prigojine a besoin de professionnels aguerris pour encadrer les prisonniers qu’il a embauchés.
Ni la Centrafrique, ni le Mali ne semblent avoir pris conscience de cette nouvelle donne qui pourrait les contraindre à revoir leurs alliances et à rééquilibrer leur politique étrangère. C’est ainsi que Bangui vient de mettre fin au privilège diplomatique, qui faisait de l’ambassadeur de France le doyen du corps diplomatique, geste d’hostilité vis-à-vis de la France probablement soufflé par les conseillers russes, qui entourent le président centrafricain.
Il ne faut pas que la Centrafrique et le Mali ne se fassent d’illusions. Si pour Evgueni Prigojine, l’Afrique est un marchepied au service de ses ambitions, tous ses efforts se concentrent vers l’Ukraine, qui pourrait lui ouvrir un chemin vers de plus hautes responsabilités.
Patrick David
Docteur en droit