CENTRAFRIQUE : Faustin-Archange Touadéra et les ministres absents

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Lors du premier Conseil des ministres de l’année 2025, le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a, vivement, critiqué l’absentéisme et le manque de résultats de certains membres de son gouvernement. Des remontrances qui peinent à convaincre l’opposition. Car si le président se montre aussi faible, en ne sanctionnant personne, préférant jouer le rôle de prêtre le dimanche qui ne fait appel qu’à la responsabilité individuelle alors qu’il peut frapper n’importe qui dans le pays, où va-t-on ? Le Centrafrique est loin de sortir de l’auberge avec un chef d’Etat lui aussi absent en matière de sanction.

Le coup de sang de Touadéra a eu lieu, jeudi, 9 janvier 2025 : il a adressé un message ferme à son gouvernement. Visiblement agacé, il a dénoncé des « absences massives et répétées » aux réunions ministérielles, notamment, en fin d’année, où certains auraient préféré « passer des vacances à l’étranger ». Précisons que la moitié, au moins, des ministres centrafricains, a la nationalité française. En fin d’année, ces ministres rentrent dans leur vrai pays (la France) pour fêter avec leurs famille et leurs proches.

Le président a, également, critiqué les ministres qui s’investissent davantage dans des missions à l’étranger ou dans leur image sur les réseaux sociaux, au détriment de leurs responsabilités envers les Centrafricains. Ces comportements, selon lui, n’apportent aucune retombée concrète pour le pays. C’est bien que le président lui-même s’en rende compte et en parle. Mais questions : Pourquoi ne sanctionne-t-il personne ? Que fait son premier ministre ? Ce dernier a-t-il la même perception du voyourisme de ses ministres ?

Faustin-Archange Touadéra décore Félix Moloua : Pour son excellent travail qu’il vient de critiquer ?

Touadéra a menacé de réduire les autorisations de soins médicaux à l’étranger, souvent, prolongées pour des « motifs fallacieux ». Il a, aussi, demandé au premier ministre, Félix Moloua, de « faire preuve d’autorité » pour remédier aux dysfonctionnements et rétablir la discipline au sein du gouvernement. Il était temps que le premier ministre soit lui-même interpellé car depuis sa nomination, en février 2022, il n’a toujours pas habité la fonction. Il se croit toujours ministre des Finances.

Pour l’ancien premier ministre, Martin Ziguélé, c’est du cinéma. Le président Touadéra « soutient l’incompétence » puisqu’il « liste de nombreux griefs mais maintient sa confiance » aux ministres fautifs. De qui se moque-t-il ?

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