Les Etats-Unis supportent de plus en plus mal leur perte d’influence sur le continent africain, au profit de la Russie.
S’étant aperçue de l’échec du deuxième Sommet Etats-Unis/Afrique, qui était en réalité destiné à contrer l’implantation des Russes en Afrique, et n’a, visiblement, pas convaincu les chefs d’Etat africains, Washington a décidé de passer à l’offensive. La nouvelle stratégie de Joe Biden consiste, désormais, à imposer aux nations africaines de choisir entre lui et Vladimir Poutine. Ni plus ni moins !
En effet, en mi-décembre dernier, le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a été sommé, via un mémorandum de la Maison Blanche, de rompre tout lien avec les Russes dans un délai de 12 mois.
Le document, qui pose un ultimatum à peine voilé, mentionne les avantages résultant d’une reprise de la collaboration avec Washington, telles que la formation des troupes militaires locales et l’augmentation de l’aide humanitaire, et décrit les forces armées russes présentes en Centrafrique comme étant une organisation criminelle.
Ce changement de ton des Américains, indiquant une inquiétude grandissante de leur part, notamment, quant à la capacité de Vladimir Poutine de continuellement limiter l’impact des sanctions internationales sur son pays, sera, en cas d’échec, un nouveau coup dur pour l’administration Biden.
On voit, tout de même, mal comment Faustin Archange Touadéra pourrait accepter de rebrousser chemin avec les Russes, alors qu’il les a déjà insérés dans plusieurs secteurs de son économie. Et d’ailleurs, la réponse indirecte du président centrafricain à son homologue américain ne s’est pas fait attendre : il a, immédiatement, demandé l’augmentation du nombre de « conseillers militaires » russes pour mieux sécuriser son pays.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)