Il faut dire que le bilan de cette opération de maintien de la paix est nulle à ce jour, pour ne pas dire négative.
En effet, la présence des soldats onusiens n’a ni débouché sur un cessez-le-feu des groupes armés, qui contrôlent une bonne partie du pays, et encore moins, levé les soupçons des observateurs indépendants y voyant une volonté cachée de l’Occident de se maintenir stratégiquement dans un territoire regorgeant d’importantes ressources naturelles.
Et les récents incidents, qui ont impliqué les gardiens de la paix, tant dans le trafic des minerais précieux, que dans le meurtre des civils centrafricains, n’ont fait qu’empirer les choses, jetant ainsi le doute sur l’agenda réel de la Minusca, qui œuvrerait plus pour l’instabilité que pour la paix.
Ce sentiment, qui s’est traduit par les abstentions de trois des quinze nations, à savoir, la Russie, la Chine et le Gabon, ayant pris part au vote de la résolution dite « 2659 », a clairement été exprimé par la cheffe de la diplomatie centrafricaine, Sylvie Baïpo-Témon (sur notre photo avec son collègue du Mali Abdoulaye Diop, nourrissent les mêmes griefs à l’endroit des forces onusiennes dans leurs pays), pour qui le contenu de cette résolution n’adresse pas clairement le problème des groupes rebelles.
Vu l’état actuel des choses, il n’est donc pas surprenant que le président de la République de la Centrafrique, Faustin-Archange Touadéra, soit tenté de se rapprocher vers d’autres pays qui lui offrent une assistance sécuritaire plus concrète, à l’image de la Russie de Vladimir Poutine.
Paul Patrick Tédga
MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)