Corruption à tous les niveaux, cherté du coût de la vie, pénurie plus ou moins organisée d’essence, recrudescence des attaques menées par les groupes armés, mercenaires de Wagner se comportant en terrain conquis, système scolaire en très grande difficulté, c’est le quotidien auquel se trouvent confrontés les Centrafricains.
A cela s’ajoute le défaut d’entretien des voies de communication. On met une vingtaine d’heures pour faire 100 km sur certains axes quand on n’est pas empêché de circuler par des barrages tenus par des membres des milices.
La Russie installée au coeur du pouvoir, contrôle les médias et les réseaux sociaux mettant tout en oeuvre pour masquer la réalité de la situation. Par ailleurs, elle organise en sous-main des manifestations contre l’ONU et la France en leur attribuant la responsabilité de la situation.
Le président centrafricain en préconisant le bitcoin comme monnaie officielle aux côtés du F CFA cherche à faire diversion.
C’est un écran de fumée. La Centrafrique est classée par les Nations-Unies au 188 ème rang sur 189 selon l’indice de développement humain (IDH). L’indice de développement humain se mesure principalement à partir de trois critères : le PIB par habitant, l’espérance de vie des citoyens d’un Etat et le niveau d’éducation. L’IDH correspond à un indice composé calculé chaque année par le Programme des Nations-Unies pour la développement ( PNUD) destiné à mesurer le niveau de développement d’un pays en se fondant principalement sur la qualité de vie de ses ressortissants.
L’élection de Faustin-Archange Touadera à la présidence a suscité beaucoup d’espoirs parmi la population centrafricaine au tout début de son premier mandat.
Ces espoirs ont été vite déçus. Même s’il faut reconnaître que la tache était difficile, le président Touadera a très rapidement fait preuve de beaucoup d’amateurisme dans l’exercice de ses fonctions en ne menant pas les bons combats pour relever son pays et en finissant par jeter son pays dans les bras de la Russie.
Réélu avec 53% des voix et une participation de 35% -deux électeurs sur trois ne s’étaient pas déplacés- , le président Touadera souhaite, aujourd’hui, engager une réforme constitutionnelle qui lui permettrait de briguer un troisième mandat.
Patrick David
Docteur en droit