On pensait François Bozizé affaibli physiquement, malade ou souffrant de blessures.Voire, à l’agonie ou l’ombre de lui-même… Et pourtant !
Il avait « disparu des radars » et ne faisait plus la une des médias. On apprend, aujourd’hui, qu’il se trouve à N’Djamena, la capitale du Tchad, voisin de la Centrafrique.
Cet ancien général de brigade qui s’est, tragiquement, illustré lors de la répression des manifestations d’étudiants sous Bokassa, devenu président à la suite d’un coup d’état en 2003, puis, renversé en 2013, a pris la tête en début d’année de la Coalition des patriotes pour le changement en Centrafrique (CDC), qui regoupe les milices les plus déterminées et qui projetait de marcher sur la capitale et de renverser le gouvernement en place.
Après l’échec de ce coup force, il s’était réfugié dans sa région d’origine, Bossangoa. Il a probablement fui la Centrafrique parce que recherché par les soldats russes et les mercenaires de la société de sécurité Wagner.
Le président centrafricain et ses proches craignent son retour. Ils auraient souhaité qu’il choisisse un lieu d’exil plus éloigné. François Bozizé garde une certaine capacité de nuisance car il compte des partisans dans sa communauté ( il appartient à une des ethnies les plus nombreuses du pays) et parmi des rebelles impressionnés par sa réputation de militaire aux méthodes brutales. François Bozizé est un homme ambitieux, peu soucieux des droits humains.
Les soldats russes et les para-militaires de Wagner l’attendent de pied ferme. Mais, cela suffira-t-il à dissuader ce comploteur compulsif à renoncer au pouvoir ? Rien n’est moins certain.
Un retour de François Bozizé sur la scène politique centrafricaine ajouterait du chaos au chaos dans un pays dévasté par huit années de violences aveugles.
Patrick David
Docteur en droit