Le recul de la France remonte à sa décision de retrait en 2016 des soldats de l’Opération Sangaris chargés de rétablir la paix en Centrafrique face à des milices surarmées et déterminées, qui se sont appropriées des parcelles du territoire national, dans des secteurs miniers (or, diamants), de préférence.
Ce retrait des troupes françaises a surpris beaucoup de Centrafricains qui l’ont considéré comme un abandon. La France a paru aux yeux de la classe politique comme de la population se désintéresser de la Centrafrique en concentrant son action sur le risque djihadiste au Sahel (sur notre photo, une conversation tendue entre les deux présidents à New York en 2018).
Les diplomates français en poste n’ont pas non plus cherché à développer de réseaux d’influence. Aucun des ambassadeurs qui se sont succédé n’a su gagner la confiance du pouvoir en place.
Enfin, les relations entre la président français et le président centrafricain ont toujours été mauvaises. L’un et l’autre ne s’en sont jamais cachés.
On peut très légitimement se demander si la France a une vision claire de la politique qu’elle souhaite mener en Afrique, en dehors de la lutte contre les mouvements islamistes au Sahel. La France souhaite mettre fin à la Françafrique, mais pour autant, ne met rien en place.
La voie était libre pour une Russie impatiente de revenir sur le continent africain.
Son influence grandissante en Centrafrique est-elle le franchissement de la première marche vers un retour sur le continent africain ou une manoeuvre destinée à déstabiliser la France déjà très embarrassée au Mali ?
Il reste des Français en Centrafrique. On parle encore le français. L’Alliance française joue un rôle important au plan culturel. Pour combien de temps encore ?
Patrick David
Docteur en droit