Chaque année, la saison des pluies, qui dure d’avril à octobre, occasionne de nombreux dégâts en Centrafrique.
Le réseau de communication peu ou pas entretenu est dégradé par ces pluies torrentielles. Les pistes et les ponts sont défoncés ou détruits. Certains tronçons sont impraticables et présentent des dangers : en témoigent les véhicules embourbés ou accidentés, abandonnés le long des pistes. Les voyageurs sont des victimes potentielles des milices. Se rendre en ville ou rejoindre un dispensaire relève d’une véritable odyssée.
Les pluies rendent difficile la navigation sur l’Oubangui et les rivières. Beaucoup d’ habitations sont endommagées ou détruites par ces pluies violentes ou les crues des cours d’eau.
A Bangui, cette année, plusieurs milliers de foyers, soit 20 000 personnes, se sont retrouvées sans domicile (sur notre photo, Bangui la capitale sous les eaux après une forte pluie).
Ces pluies torrentielles sont à l’origine de débordements des eaux usées. Certaines régions sont infestées de moustiques. Les populations doivent faire face à des risques de malaria (paludisme ), mais également, d’épidémies de choléra car un habitant sur trois a accès à l’eau potable. Les enfants sont les premiers touchés par ces épidémies. Les circuits d’assainissement sont inexistants ou insuffisamment entretenus.
L’Etat centrafricain est incapable de venir en aide à ces populations.
Le CICR (Comité international de la croix rouge ), les institutions des Nations-Unies, les ONG, les églises, les chefs de village, tentent de pallier la carence de l’Etat en assistant ces sinistrés, qui ont, parfois, tout perdu. Leur sont donnés des bâches, des nattes, de gros bidons d’eau potable, des kits de toilette, des moustiquaires, etc. Ce sont des aides de première urgence.
En 2019, quelques 100 000 personnes ont vu leurs maisons inondées et détruites, près de 30 000 victimes des inondations se sont retrouvées sans abri.
Comme en République démocratique du Congo, au Congo-Brazzaville, au Soudan du Sud ou au Cameroun voisins, les autorités gouvernementales sont dépassées par la situation.
En 2019, le président, Touadéra, et son gouvernement avaient dû rendre visite aux déplacés pour faire face au mécontentement grandissant et au sentiment d’abandon de la population.
Patrick David
Docteur en droit