Le président centrafricain bien décidé à briguer un troisième mandat, a mis un terme aux fonctions de la présidente de la Cour constitutionnelle, Danièle Darlan, et envisage son remplacement par un allié.
A défaut de légalité, il n’est pas exclu qu’il organise un référendum en vue de réformer la constitution.
Le président centrafricain fort du soutien de la Russie et face à une classe politique divisée, incapable de mettre en place un front commun, espère pouvoir parvenir à ses fins.
La voie est libre. Les conseillers russes et les mercenaires de la société de sécurité, Wagner, assurent sa protection. Les opposants au régime sont, pour la plupart d’entre eux, réduits au silence ou font l’objet d’intimidations de la part des partisans du président.
La population centrafricaine préoccupée par la chereté de la vie, confrontée à une crise alimentaire aiguë, aux dégâts produits par les inondations de la saison des pluies et aux actions menées par les milices armées, se tient à l’écart des luttes de pouvoir.
Ce coup d’état constitutionnel est une défaite pour la démocratie, le droit, la Centrafrique et le continent africain.
En agissant ainsi, le président centrafricain rejoint la longue liste des chefs d’Etat, qui souhaitent rester présidents à vie.
S’il parvient à ses fins, il deviendra l’obligé de Moscou et de la société, Wagner, auxquels il devra rendre des comptes.
La Russie aura réussi à s’imposer en Centrafrique à peu de frais.
Patrick David
Docteur en droit