Depuis plusieurs mois, des campagnes de désinformation sur les réseaux sociaux entretiennent l’idée d’un départ prochain de la Centrafrique des mercenaires de la Société Wagner. Cette rumeur est ravivée par la guerre en Ukraine.
L’abandon du territoire centrafricain par les mercenaires de Wagner n’est a priori pas à l’ordre du jour.
Si on voit moins de mercenaires dans les bars et restaurants, c’est parce qu’il leur a été conseillé de se faire plus discrets. Les suspicions de crimes et d’exactions portées contre eux ternissent l’image d’un président centrafricain très affaibli. De son côté, la Société Wagner procède à des mouvements de rotation afin de faire face aux risques d’attaques surprises des milices.
La rumeur laisse également entendre que Wagner souhaiterait quitter la Centrafrique car elle se plaindrait de ne pas tirer des revenus suffisants. Or, les mercenaires de Wagner en Centrafrique tiennent les axes et les sites les plus rémunérateurs et bénéficient du soutien et des largesses du président Touadéra bien que ce dernier s’en défende.
Certains avancent que la Société Wagner (sur notre photo un mercenaire wagner en séance de formation en Centrafrique) déploierait ses mercenaires basés en Afrique vers l’Ukraine où le conflit s’enlise. Cela ne concernerait qu’un nombre limité de mercenaires russes. Une telle mesure aurait l’avantage d’éviter les conflits, l’alcool et la chaleur aidant, susceptibles d’éclater entre mercenaires russes et ukrainiens que le conflit ukrainien divise. La Russie en difficulté face à la résistance ukrainienne joue sur la sinistre réputation de ces féroces soldats.
Cette rumeur ne contribue pas à améliorer les relations entre une France très engagée aux côtés de l’Ukraine et une Centrafrique très en retrait sur l’Opération militaire russe en Ukraine…
Patrick David
Docteur en droit