Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a accusé, dimanche, 17 octobre, soir, les mercenaires du groupe privé russe, Wagner, de se «substituer» à l’autorité de l’Etat en Centrafrique et d’en «confisquer la capacité fiscale». Le chef de la diplomatie française ne manque pas d’air. Qui l’a mandaté pour prendre, à sa façon, de cette manière, la défense des intérêts des Centrafricains ? Faustin Archange Touadéra n’a-t-il pas dit dans les médias financés par le ministre français des Affaires étrangères, à savoir, RFI et France 24, que c’est lui qui, aidé par Sergueï Lavrov, était parti demander de l’aide chez Vladimir Poutine au Kremlin ? Si le ministre Le Drian n’a pas bien écouté cette partie de l’interview, qu’on lui repasse la bande.
«Lorsqu’ils pénètrent dans un pays, ils multiplient les violations, les exactions, les prédations pour se substituer parfois même à l’autorité du pays», a-t-il affirmé dans l’émission «C dans l’air» sur la chaîne France 5. «L’exemple le plus spectaculaire c’est la République centrafricaine où finalement, pour pouvoir se payer, ils confisquent la capacité fiscale de l’Etat», a-t-il dit.
La France, très impliquée militairement dans la lutte antiterroriste au Mali, est vent debout contre une possible arrivée du groupe Wagner dans ce pays pour y former les forces armées locales et assurer la protection des dirigeants. Elle a d’ores et déjà averti les autorités de transition maliennes qu’une présence de Wagner remettrait en cause son engagement militaire au Mali. «Ce n’est pas envisageable pour nous. C’est tout à fait incompatible avec la manière dont nous concevons la lutte contre le terrorisme au Mali», a réitéré Jean-Yves Le Drian (sur notre photo Le Drian fête au champagne le départ de Sangaris du Centrafrique ?).
Le groupe Wagner est soupçonné, notamment, par Paris, d’agir pour le compte du Kremlin là où ce dernier ne veut pas apparaître de manière trop officielle. «Wagner c’est d’abord une société de mercenaires russes qui fait la guerre par procuration pour le compte de la Russie même si la Russie s’en défend (…) Ca ne trompe personne», a martelé le ministre.
Le chef de la diplomatie française s’en est plaint en septembre auprès de son homologue russe, Sergueï Lavrov, en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies à New York. «Je lui ai dit comme cela. Il a dit c’est pas moi. Je lui ai dit si c’est vous. Ils se réfugient derrière le fait que tel ou tel Etat a le droit de passer un contrat avec telle ou telle société. Or, ce n’est pas la réalité», a-t-il raconté.
«La réalité c’est que ce sont des combattants, des gens qui violent le droit international et remettent en cause la souveraineté même des Etats», a-t-il lancé.
Jean-Yves Le Drian avec les chefs de la Force Sangaris en Centrafrique en février 2014.
Après avoir écouté le ministre français, on se demande ce qui lui arrive. A-t-il regardé le passé français en Centrafrique, là où il traite les Russes de tous les maux aujourd’hui ? Il faut rappeler que c’est la France avec sa force Sangaris qui avait décidé, unilatéralement, de quitter le Centrafrique, sous prétexte que cette présence coûtait plusieurs centaines de millions d’euros par an. En fait, la vérité c’est que la France, comme elle sait le faire, voulait précipiter la chute du président en place. Mais, il se trouve que la France n’est plus capable de faire la pluie et le beau temps en Afrique comme sous Foccart. Quand la France prête le flanc, un autre pays la remplace vite fait. C’est le cas en Centrafrique, au Mali et bientôt en Guinée-Conakry. En attendant d’autres pays dits de l’ex-pré-carré.