Un accord de paix prévoyant un cessez-le-feu « immédiat » a été signé, ce lundi, 19 juin, à Rome, sous l’égide de la communauté catholique de Sant’Egidio, entre le gouvernement centrafricain et les groupes armés de ce pays.
Les parties se sont engagées (notre photo), notamment, à un cessez-le-feu immédiat sur tout le territoire centrafricain, « sous le contrôle de la communauté internationale », selon le texte de cet accord, rendu public au siège romain de cette communauté, très impliquée dans des médiations de paix, notamment, en Afrique.
« Nous nous engageons sur le plan politique à la mise en place immédiate de la part des groupes politico-militaires d’un cessez-le-feu sur toute l’étendue du territoire national, sous le contrôle de la communauté internationale, comme étape fondamentale sur le chemin de la paix définitive », assurent les signataires de l’accord.
« Le gouvernement se charge d’obtenir la représentativité des groupes militaires à tous les niveaux », poursuit l’accord, ainsi qu’à « la reconnaissance de ces groupes comme partie prenante de la reconstruction ».
Sur le plan sécuritaire, les signataires s’engagent « à la réouverture du territoire national à la libre circulation des personnes et des biens avec la levée des barrières illégales comme conséquence immédiate du cessez-le-feu ».
Sant’Egidio s’était, déjà, occupé du dossier centrafricain, avec le même cycle de conférences de paix, à Rome, pendant la transition. Les résultats avaient été obtenus et avaient commencé à être mis en œuvre. On avait pensé qu’avec le retour du pays à l’ordre constitutionnel du fait de l’élection d’un président de la République de façon démocratique, les avancées du désarmement et de la démobilisation sur le terrain allaient être dynamisées et accentuées. Malheureusement, on a, plutôt, assisté à un retour à la case départ. Conséquence, les efforts de la présidente, Catherine Samba-Panza, et de son premier ministre, Mahamat Kamoun, sont, tous, tombés à l’eau, le nouveau pouvoir les ayant fait dissoudre à cause d’une incompétence que certains opposants dénoncent, déjà, à haute voix. Le président de l’Assemblée nationale, Karim Meckassoua, et la grande majorité de la Chambre, par exemple, n’y vont pas de main morte, très déçus que le pouvoir élu dans les urnes retarde le pays de cette façon, à cause d’un comportement d’amateurs, selon leur expression.
Aujourd’hui, l’organisation catholique présidée par Marco Impagliazzo donne une nouvelle chance aux autorités centrafricaines. Sauront-elles la saisir ? Car il faut commencer à le dire : en Afrique centrale, aussi, on en a marre des tergiversations des autorités centrafricaines. On est élu pour résoudre les problèmes. Dès lors qu’on se rend compte qu’on n’en est pas capable, on rend le tablier pour que quelqu’un d’autre puisse aussi essayer.