En Centrafrique, c’est la règle du plus fort qui est toujours la meilleure. Hier comme aujourd’hui. C’est ainsi depuis l’empereur Bokassa mais aussi sous le général Kolingba. Formé à la politique par le général Bozizé dont il fut premier ministre pendant cinq ans, le professeur de mathématiques, Faustin-Archange Touadéra, est devenu plus fort en la matière que son ancien professeur. La preuve, ce dernier ne voit que le tournis (lui qui veut revenir au pouvoir par tous les moyens y compris avec l’aide des Français) depuis que son disciple est arrivé aux affaires et qu’il a verrouillé tout le processus.
Le dialogue républicain entre pouvoir et opposition non armée se tiendra du 21 au 27 mars. « Opposition non armée » signifie en langue politique centrafricain qu’il n’y aura réellement pas de dialogue car si le président veut dialoguer, c’est en réalité avec son opposition armée. Dont le chef incontesté s’appelle Général François Bozizé. Sans dénigrer personne, l’opposition non armée n’est pas un problème pour le pouvoir. Le dialogue avec celle-ci va se limiter au partage du gâteau national dont elle s’estime injustement exclue.
Pour tenir son dialogue que contrôle ses conseillers russes de bout en bout, le président a signé un décret le 15 mars. «Le Dialogue Républicain est convoqué du lundi 21 au dimanche 27 mars 2022 à Bangui». Le dialogue républicain qui vise à réconcilier les Centrafricains, avait été promis par le président Touadéra après sa réélection lors de la présidentielle de 2020. Une élection que contrôlèrent les Russes, notamment, sur le plan de l’informatique.
Cependant, ce dialogue va être a minima, la Russie ayant d’autres chats à fouetter, ailleurs, en Ukraine. Voilà pourquoi, même s’il le voulait, Faustin-Archange Touadéra ne pourrait proposer plus, son parrain n’étant pas dans les meilleures dispositions pour l’encadrer comme il se doit.