Le plénum du Parti communiste chinois (PCC) a confirmé que le président chinois, Xi Jinping, se dirigeait vers un troisième mandat. Vladimir Poutine, lui, est, déjà, presque, président à vie puisqu’il ne pourra quitter le pouvoir qu’en 2036. Mais, avant cette date, c’est sûr qu’il trouvera moyen de proroger son bail au Kremlin. Il faut dire que, lorsqu’un dirigeant africain valide sa victoire à une élection présidentielle contestée, truquée, c’est toujours depuis ces deux pays que viennent les premiers messages de félicitation. C’est dire qu’ils constituent un mauvais exemple pour les pays africains qui ont besoin, certes, de stabilité et de vision, mais, aussi et surtout, d’alternance pour se développer. En Chine et en Russie, le mot « alternance » est inconnu dans le vocabulaire politique national.
Les années passent, mais les habitudes du parti communiste chinois ne changent guère. Il y a quelques semaines s’est tenu à Pékin le 5e plénum du Comité central (CC). L’un des plus importants du quinquennat car il visait à faire approuver le 14e Plan (2021-2025), ainsi qu’une nouvelle stratégie destinée à relancer la machine économique intérieure, “Vision 2035”. Selon la Banque mondiale, la croissance chinoise devrait atteindre 2 % en 2020 en grande partie grâce aux projets d’investissements financés par le gouvernement. Au moment où cette croissance est négative à deux chiffres dans la plupart des pays occidentaux, la Chine réalise, là, une performance enviable.
De plus, la Chine fait face à un contexte d’hostilité, tant à cause du Covid-19 (même si la pandémie y a grandement ralenti) qu’à cause de ses conséquences : économiques (la baisse des exportations chinoises en atteste) et en termes d’image : jamais les perceptions de la montée en puissance chinoise n’ont été aussi négatives en Occident notamment. En Afrique, la Chine est accusée de surendetter (articiellement) les pays concernés qui voient ainsi la mal-gouvernance de leurs dirigents encouragée.
La réponse du parti sera double, basée sur la très attendue relance de la consommation et sur une politique d’innovation soutenue visant à faire de la Chine un géant technologique et numérique, ce qui lui permettrait de mieux appréhender le découplage avec les Etats-Unis et les conséquences globales de la pandémie.
L’autre grande échéance est celle du 20e congrès qui se tiendra à l’automne 2022 et devrait permettre encore à Xi Jinping de renforcer ses pouvoirs en plaçant ses proches aux postes clés. D’ici là, un nouveau type de relation – toujours très compétitive, mais peut-être moins agressive — devra être mise en place avec la nouvelle administration américaine du président-élu Joe Biden.