Les enseignants des établissements publics de Moroni et de la Grande Comore ont observé à la mi-novembre, un arrêt de travail de 48 heures pour protester contre la décision du gouvernement de ne pas payer les salaires aux professeurs qui ont participé à la grève du mois d’octobre. Les enseignants ont rédigé des tracts pour condamner publiquement le ministre de l’Education nationale Saïd Abdallah Cheikh Soilih. Ces enseignants de la Grande Comore sont d’autant plus choqués que leurs collègues de Mohéli ont bien perçu leur salaire du mois d’octobre, ce qui suscite des commentaires empreints de chauvinisme insulaire à l’encontre du premier ministre, accusé de pencher pour l’île d’origine de sa mère.
L’administration, quant à elle, donne une autre explication : « La rentrée scolaire a eu lieu le 22 octobre, soit un mois après la date fixée par le ministère pour raison de grève. Or le texte qui réglemente la fonction publique dit bien que le salaire est payé contre un service fait », réplique le secrétaire général du ministère de l’Education Mdjomba Moussa.
Si le gouvernement applique ce texte comme il a déjà été appliqué aux magistrats puis aux médecins par le passé, on note que le trésor de Mohéli avait payé précipitamment les enseignantns de cette île avant que la décision de bloquer les salaires ne survienne. « Il est clair que les gouvernants nous méprisent, bafouent nos droits élémentaires et nous réduisent maintenant à l’état d’ouvriers journaliers », s’indignent certains enseignants qui n’excluent pas de saisir certaines « instances internationales compétentes ».