Pendant les deux semaines de campagne, le président, Azali Assoumani, a fait, pratiquement, le tour du pays : Fomboni, Dzahani, Foumbouni (dans le Mbadjini), Ntsoudjini, Bambao Mtsanga Anjouan, Moheli, Wanani, etc., sont quelques grandes villes qui ont accueilli en meeting du OUI, le président de la République, en personne. Bref, les trois îles ont été, systématiquement, visitées pour sensibiliser les populations à voter OUI au référendum. Pour le scrutin proprement dit, les résultats ne vont pas attendre. Le président les annonce dès la soirée même du 30 juillet. Un bel engagement en faveur de la transparence.
Pendant ce meeting de clôture fort prisé, le président de la République devant plusieurs milliers de Comoriens, a pris la parole pour dire, d’abord, que le temps des mensonges était terminé (notre photo). Place maintenant à la vérité : « Et je remercie Dr Issulah du Mouvement du 11 août pour son honnêteté devant cette assistance à la Place Ajao », a-t-il introduit, avant d’aller au fond des choses.
« J’ai accepté les Assises nationales parce qu’elles étaient nécessaires et vitales pour notre pays et parce qu’il faut éviter de faire ce genre de choses à la fin d’un mandat car on peut être accusé de ne pas vouloir quitter le pouvoir. Aujourd’hui, c’est le bon moment. J’ai compris pourquoi l’opposition a peur de ces élections », s’est-il expliqué, comment ces 15 jours de campagne lui ont permis de s’étendre sur les véritables raisons du référendum. Un exercice qui valait la peine.
Et le président de vendre, une dernière fois, avant le vote, le bienfondé dudit référendum : « En effet, désormais, les Comoriens dans leur ensemble, vont choisir en même temps, leurs leaders en deux tours. Il faut pour cela une envergure politique que tous n’ont pas, loin de là. Nous avons fait des Assises nationales en présence de la communauté internationale. Cette dernière a soutenu l’utilité d’une telle démarche. », a-t-il rappelé.
Malheureusement, l’opposition n’est pas venue malgré les nombreux appels du pied du pouvoir. Ceux-ci n’ont pas été couronnés de succès. Ce qui a permis au président d’ironiser quelque peu cette opposition pendant le meeting : « On fait un référendum et ils choisissent de refuser de donner leur avis. C’est bizarre. Mais c’est leur affaire. Qu’ils sachent tout simplement que, avec eux ou sans eux, le référendum aura bel et bien lieu lundi 30 juillet. Il y a des théologiens qui, durant les dernières élections, se sont engagés pour le candidat qui a perdu et, aujourd’hui, ils veulent nous prouver qu’ils sont impartiaux et veulent donner des leçons. Nous ne sommes pas dupes. Il y a un référendum. Ce n’est pas la première fois. Ce sera toujours dans la sérénité et rien ne changera à cela ».
Et le président est même allé jusqu’à annoncer que sa porte ne restera pas fermée juste parce que le OUI a été plébiscité le 30 juillet : « Après le référendum, nous serons toujours et encore ouverts au dialogue car même si le OUI l’emporte, ce ne sera pas une fin en soi. Les portes seront, toujours, ouvertes parce que nous sommes tous Comoriens et devons participer à la construction de notre pays ».
Les élections de cette nouvelle constitution sont différentes de celles du passé : « Dans mon premier mandat, on a fait des réalisations avec l’argent du contribuable. Pendant ce mandat actuel, c’est aussi le cas de nombreux projets d’infrastructures. Cette opposition est en train de mentir aux Comoriens en disant que la tournante est éliminée et que l’autonomie n’est plus. Cela est archi-faux bien évidemment. Nous sommes dans le monde des NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication) et les résultats ne peuvent pas être publiés à minuit ou le lendemain. Dès 16 heures, le décompte commencera pour des résultats le plus tôt possible en début de soirée ». Un bel engagement en faveur de la transparence.
D’un de nos envoyés spéciaux
à Moroni (Comores)