C’est aux côtés des vice-présidents, Sarouma et Moustadroine, et du gouverneur de l’île que le président, Azali Assoumani, a tenu un meeting du OUI au référendum à Wanani, dans la région de Djandro Moheli. Des vérités ont été dites pour édifier les militants encore indécis ou qui faisaient l’objet de manipulation.
Vaste ambiance où les formules les plus imagées se sont succédé sans relâche. Pour le maire de la commune de Djandro, « Le 30 juillet, il va y avoir une naissance de jumeaux appelée OUI et NON. Mais, le gynécologue, a-t-il poursuivi, dit que le fœtus NON est fragile, et que nous sommes, tous, en faveur du OUI pour le bien de notre pays. Nous autres maires nous y sommes tous favorables ».
Pour sa part, le Cadi de Moheli dit avoir lu le projet de constitution, qui vient d’être distribué et il constate le mensonge éhonté de ceux qui disent, par exemple, que la tournante de l’Union des Comores est en difficulté alors qu’il a lu dans ce projet que la présidence sera tournante entre les îles et renouvelable une fois. Conclusion : « Allons voter massivement le OUI et qu’Allah nous apporte la paix et la stabilité dans notre pays ».
Les femmes n’étaient pas en reste lors de ce grand meeting à Wanani. Ancienne responsable des Impôts à Moheli, Fatima Mmadi dit avoir participé, activement, aux Assises nationales, que le bilan fait était nécessaire et que le référendum (du 30 juillet) est la suite logique de ce travail de réflexion fait par les experts comoriens ». Pour Fatima Mmadi, « Nous sommes obligés de respecter ce que nous avons dit après les Accords de Fomboni et faire le bilan de la tournante et l’autonomie des îles. La tournante était de 4 puis 5 ans. Mais le côté non renouvelable qui s’est imposé, empêchait tout esprit et culture du développement. Azali et Fazul sont revenus pour la deuxième fois dans les affaires publiques parce qu’ils aiment ce pays et Allah leur a ouvert les portes. La place de la femme dans cette constitution est plus forte. Aussi, j’appelle la femme comorienne à défendre ce projet et à voter massivement le OUI ».
Quant au gouverneur Fazul, il dit être, déjà, rodé dans les affaires publiques et n’a de leçons à recevoir de personne : « J’ai appris la leçon des conflits des compétences. Et là où on a attaché un bœuf mort, je vais en attacher un autre ? Comment je peux être gouverneur et ne pas discuter avec le président en exercice », s’est-il demandé ?
Prenant la parole, à son tour, le président, Azali Assoumani (notre photo), a, d’abord, insisté sur le fait que chacun de nous est responsable devant Allah, les hommes et l’histoire avant d’avouer : « Un conseiller m’a fait la remarque que je fais trop de traduction du coran. Mais je fais quand même la traduction de ce verset qui oblige de passer le message de l’islamisation d’une manière pédagogique et respectueuse des valeurs humaines. Ce message est transposable dans le vivre-ensemble. Allah dit que si quelqu’un te fait du mal et que tu veuilles répondre par le mal, il faut que cela soit mesuré et égal au mal qu’on t’a fait. Quelque chose qui est impossible à mesurer. Mais, cela veut juste dire qu’il faut faire preuve de patience et de retenue ». Et d’ajouter : « Je suis le président qui a eu 5 ministres moheliens dans un gouvernement. Je suis le président qui a amené la présidence de l’Union à Moheli. Et aujourd’hui, des gens qui étaient avec moi à l’époque sont devenus opposants parce qu’ils ne sont pas dans le cercle de décisions. Il faut que les Comoriens comprennent que quelque soit ce que nous ferons, il y aura, toujours, des gens pour critiquer. Et pour illustrer cela, je vais vous raconter une histoire d’un père, son fils et leur âne. Un père et son fils faisaient un long voyage avec un âne. Le fils est monté sur l’âne et les gens l’ont traité d’impoli. Le père est monté, ensuite, et d’autres l’ont traité de sans cœur. Puis, ils sont montés tous les 2 sur l’âne et les gens ont trouvé cela choquant. Enfin, ils ont décidé de marcher tous les 2 à côté de l’âne et les gens les ont traités d’idiots. C’est pour cela, Mon Cher Fazul (le gouverneur) que des gens t’ont critiqué dans mon premier mandat quand on était dans le conflit de compétences et d’autres te critiquent aujourd’hui alors que nous nous comprenons ».
D’un de nos envoyés spéciaux
à Wanani (Comores)