Arrivé ce matin à Tel Aviv où il n’a été accueilli par aucun ministre, le président français, Emmanuel Macron, est en train de réussir sa visite en tenant le rang dans le dossier israélo-palestinien que la France n’aurait jamais dû abandonner après le départ de Jacques Chirac du pouvoir.

Il a rencontré ce matin, le premier ministre, Benyamin Netanyahu, pendant près de deux heures. Les deux hommes d’Etat ne vibrent pas au même diapason. Pendant la conférence de presse, Emmanuel Macron a proposé de « bâtir une coalition contre le Hamas » à l’instar de celle qui existe contre l’Etat islamique, une idée que le premier ministre a trouvé originale d’autant qu’elle n’avait été auparavant pensée ni par Biden ni par Blinken. Plus important, il a fait valoir la position de la France qui encourage une solution politique dont l’aboutissement, c’est la création d’un Etat palestinien qui vivrait en paix à côté d’Israël. Cela suppose le gel de la colonisation. Macron n’en a pas parlé publiquement mais l’Elysée avait annoncé cette possibilité avant le voyage du président avant de l’enlever dans la soirée.

Le président français, en ce moment, est en train d’échanger avec le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas (notre photo), à Ramallah, celui là même que Netanyahu a cherché à tuer politiquement en autorisant le Qatar à allouer chaque mois 30 millions de dollars pour le fonctionnement de son administration. Objectif : affaiblir Abbas. Du coup, ce dernier commence à voir de nouveau du monde qui défile chez lui. Après Blinken il y a dix jours, voilà Macron qui vient prendre ses avis sur les perspectives d’avenir. Demain, le président français se rendra à Amman rencontrer le roi de Jordanie, un dirigeant incontournable si processus de paix il y a. Peut être que le président égyptien sera ajouté à la liste des dirigeants arabes que Macron va voir avant de rentrer à Paris. Son agenda s’ajuste en fonction des entretiens qu’il a.

Avant de se rendre chez Mahmoud Abbas, il a échangé avec le chef de l’opposition, l’ancien premier ministre Yaïr Lapid. Ce dernier a tenu à redire son accord pour une solution à deux Etats. Bref, le voyage du président français se passe très bien et Bravo à lui. Il est en train de réussir là où la diplomatie américaine n’a fait que piétiner ces dernières années. Remettre en selle l’idée d’une solution à deux Etats. Heureux et très content qu’il soit en train de redonner à la France, la force et le crédit qu’elle avait sur le dossier israélo-palestinien.