CONFLIT RDCONGO-RWANDA : Le Rwanda perd l’aide financière de la Belgique et bientôt celle du Royaume-Uni aussi

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La pression est en train de monter sur le Rwanda du fait des conséquences de son agression non provoquée envers son voisin de la RDCongo. Indignée par les nouvelles qui lui parviennent de ce coin de l’Afrique, la communauté internationale est enfin sortie de son attentisme, à l’instar du Royaume-Uni qui a convoqué Johnston Busingye, un diplomate rwandais basé à Londres.

L’objectif du ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, est clair : réitérer à Kigali l’impératif de retirer ses troupes, qui sont en soutien du M23, du territoire rdcongolais dans les meilleurs délais (sur notre photo, le travailliste Keir Starmer avec Paul Kagamé en juillet 2024 : Aucune chaleur à l’endroit de Kagamé comme c’était le cas avec le conservateur Rishi Sunak). Un premier avertissement avait déjà été adressé à Paul Kagame, quelques temps après la prise de Goma, avec pour menace la suspension de l’aide financière.

Une menace visiblement tombée dans l’oreille d’un sourd puisque le dirigeant rwandais a, au contraire, accentué son offensive. Il est donc maintenant question pour Keir Starmer d’allier la parole aux actes en ordonnant le blocage des 32 millions de livres sterling d’aide annuelle versée au Rwanda. Londres emboîterait ainsi le pas à Bruxelles dans ce bras de fer diplomatique. 

Félix Tshisekedi ici avec le premier ministre belge Alexandre de Croo en septembre 2024, a réussi à faire suspendre l’aide de la Belgique au Rwanda.

En effet, face à l’ultimatum de la Belgique, et aux mesures de représailles lui ayant été brandies par celle-ci, le Rwanda a pris les devants en suspendant les accords de développement mutuels sur la période 2024-2029. Voilà près de 95 millions d’euros qui sont partis en fumée, et auxquels risquent de s’ajouter les 32 millions de pounds sterling (38.6 millions d’euros) de l’Angleterre. 

Bénéficiaire d’environ un milliard de dollars d’aide étrangère chaque année, Paul Kagame aurait dû être muselé depuis fort longtemps, pour peu que les pays donateurs eussent fait preuve d’un minimum de volonté. Mieux vaut tard que jamais pour les populations rdcongolaises, dont les droits humains sont piétinés au quotidien, et dont on ne compte plus ni les morts ni les déplacés.

Paul-Patrick Tédga

MSc in Finance (Johns Hopkins University – Washington DC)

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