Après avoir été marxiste-léniniste (1969-1990), puis social-démocrate, en 1990 (conséquence de la chute du Mur de Berlin), et puis, parti dévastateur des beaux acquis de la Conférence nationale de 1991 (Guerres civiles de 1993 à 2003), le PCT, imite, aujourd’hui, le Ku Klux Klan de l’Amérique ségrégationniste. Aujourd’hui, c’est-à-dire, depuis le meeting qu’il vient d’organiser, à Brazzaville, le 14 septembre 2013. Grand thème de meeting : « Ne touche pas à mon Président».
Son président à ne pas toucher, c’est Sassou Nguesso,au pouvoir depuis 28 ans. Et à qui est donné l’ordre de ne point le toucher ? A… la France. Mais aussi, aux Congolais qui ne sont pas membres de ce parti. Sans parler de ceux qui le combattent, notamment, depuis l’extérieur.
1 – Pourquoi du marxisme-léninisme au « Kukluxklanisme » ?
Le PCT ne connait que des dérives depuis sa fondation par Marien Ngouabi, le 31 décembre 1969. La plus terrible et irréversible, a été l’assassinat de son fondateur, le 18 mars 1977. Assassinat commis par … Sassou Nguesso et jamais assumé par lui jusqu’à ce jour, c’est-à-dire, toujours rejeté sur des innocents qui payent sans fin à sa place (le Sud du Congo et particulièrement, la région du Pool).
Successeur de sa victime, Sassou Nguesso a géré le PCT et le marxisme-léninisme ensanglantés comme un loup et un renard, dévorant tantôt brutalement, tantôt habilement qui il voulait voir disparaître sur son chemin. Ainsi, ont disparu, physiquement, Anga, Eboundit, et politiquement, Yhombi Opango,etc. Ainsi disparaîtront d’autres depuis le retour du Congo à la démocratie pluraliste. Nombreux sont les Congolais qui trouvent très suspecte la mort d’André Milongo, celle de Gabriel Matsiona, celles de Motando, d’Adoua. Et nombreux sont les sur vivants de ses serviteurs qui tremblent, qui redoutent ses mâchoires.
Loup et renard à la fois, Sassou Nguesso joue ce double personnage au niveau des principes qu’il a consacrés ou fait figurer dans sa constitution du 20 janvier 2002. Tout y est formellement affirmé. La démocratie et le droit y apparaissent. Mais c’est de la simple beauté extérieure, comme les coques de cer taines grosses espèces de cacahuètes, souvent, vides à l’intérieur. Démocratie de sur face.
2 – Je suis de ceux qui ont traité très tôt le PCT de parti vide à l’intérieur, de par ti d’escroquerie. Et ce n’est un secret pour personne que son fondateur, Marien Ngouabi, a été assassiné au moment où il se préparait à briser cette coque vide. Comme ce n’est un secret pour personne que Sassou Nguesso se sert de cette coque vide pour tromper les naïfs, pour camoufler son jeu de tyran.
En tout cas, il s’en sert pour écraser tantôt habilement, tantôt brutalement, la démocratie au Congo. Les scrutins n’assurent que la victoire de son parti. Le PCT détient 98% des sièges à l’Assemblée nationale. Et en fait d’assemblée nationale, il s’agit d’une réunion d’eunuques. Ils n’apostrophent ni n’interpellent le gouvernement, encore moins, le sanctionnent. Et il en est aussi de tous ceux qui devaient parler dans le pays.
3 – Députés, sénateurs, ministres, sont sans voix. De qui donc se sert Sassou Nguesso pour le défendre quand il est en difficulté ou veut faire serpenter dans l’opinion une certaine « stratégie » (pour parler comme le général que vous savez) ? Eh bien, il se sert de « sa jeunesse montante » (sic) et du PCT. C’est le parti qui envahit les boulevards et crie : « Ne touche pas à mon Président ». C’est ce qui s’est donc passé le 14 septembre dernier. C’est le PCT, jeunesse montante et femmes en tête, qu’il a utilisé pour lancer à la France, son fameux ordre : « Ne touche pas à mon Président ». Oui, Sassou par t en guerre contre la France en mettant en avant des femmes et des enfants.
4 – Pauvre parti, jeunesse et femmes instrumentalisés ! Sassou lui-même ne se met pas en avant, n’ouvre pas le conflit (pour ne pas dire les hostilités). Il envoie au devant les faibles, les irresponsables (sur le plan du droit diplomatique et politique). Pourquoi le ministre des Affaires étrangères n’a pas été utilisé pour présenter à tous, le conflit, si conflit il y a entre le Congo et la France ? Pourquoi des non-politiques, des non-responsables sur le plan diplomatique, international ?
5 – Son conflit ? Le pouvoir a honte de le présenter à l’opinion par la voie diplomatique, par le ministre des Affaires étrangères, par l’ambassadeur du Congo en France. Le conflit, c’est cette honte que porte Sassou Nguesso et qu’il ne veut en réalité voir évoquée par personne de responsable. Sassou ne veut pas que la France, en ver tu de son droit, lui dise : « Tu as détourné d’immenses biens à Paris. C’est un acte de recel qui ne peut pas rester impuni ; tu as fait massacrer des gens au Beach, à Bacongo, Makélékélé, Kinkala, Vindza, Mindouli, Mouyondzi, Dolisie, Sibiti, etc. Certains de tes assassins ont des domiciles, ici, à Paris. Ceux-là doivent rendre compte de leurs actes, de leurs crimes devant la justice française ». Beaucoup d’entre eux l’admettent, veulent se confesser. Mais pas Sassou, têtu dans le crime depuis le 18 mars 1977.
6 – Le comportement de la France que Sassou Nguesso considère comme une agression contre la souveraineté du Congo, comme un acte de mépris, de violation de celle-ci, de volonté de recoloniser son ancienne colonie, ne sort pas des Accords de 1960. Si les Michel Ngakala et Pierre Ngolo (figures visibles du meeting du 14 septembre 2013 à Brazzaville), pensent réellement qu’il y a eu atteinte à la souveraineté du Congo, pourquoi ont-ils intitulé leur slogan : « Ne touche pas à mon Président » au lieu de « Ne touche pas à la souveraineté du Congo ?». Pourquoi Sassou à la place de la souveraineté congolaise ? part en guerre contre la France en mettant en avant des femmes et des enfants ? Sassou par t en guerre contre la France, parce celle-ci veut voir clair dans le comportement d’un Congolais qui a un domicile en France, et qui se trouvait dans les hautes sphères de la milice de Sassou au moment où celle-ci pillait, violait, massacrait, à Bacongo, Diata, Mfilou, etc. On voit bien la supercherie, la tromperie, l’escroquerie, l’entreprise d’abrutissement du peuple. Oui, Sassou part en guerre contre la France en mettant devant, des femmes et des enfants.
Sassou Nguesso est mis en course, en tant qu’individu, receleur de biens mal acquis et auteur de crimes contre l’humanité. Le voilà qui se met à soulever le PCT, jeunes et femmes, au nom de la souveraineté du Congo ! C’est de l’escroquerie, c’est du détournement de la démocratie car il a habilement évité d’user le pouvoir constitué, le gouvernement, le ministère des Affaires étrangères, l’Ambassade du Congo en France.
Pauvre Michel Ngakala ! Pauvre Pierre Ngolo ! Pauvres « jeunesse montante et femmes caporalisées au moyen de l’argent et de considérations d’ordre tribal, régional » ! Oui, Sassou part en guerre contre la France en mettant en avant des femmes et des enfants.
7 – Du « Kukluxklanisme ». Nous y sommes en plein. Pour le PCT, Sassou Nguesso, c’est le président du clan, c’est fondamentalement le président de ses partisans. Et non celui du Congo, de tous les Congolais.
Le meeting du 14 septembre dernier est à voir sous cet angle pervers. Pour le PCT, la France ne doit pas lui dire : « Tu n’es pas un démocrate, tu es un escroc dans ce domaine ». Sassou Nguesso ne veut pas être démasqué par l’Elysée sous François Hollande. Et pour cause ! Sassou Nguesso a son plan pour perdurer au pouvoir, même s’il a limité sa durée au pouvoir à 2 mandats de 7 ans. Il veut employer le PCT, la jeunesse et les femmes afin que ces « forces » crient à nouveau : « Sassou Nguesso, kaka ngue » ! « Kaka ngue », ce qui signifie : « Toujours toi et uniquement toi au pouvoir ». Toujours lui, même si ce « kaka » jette continuellement le Congo dans la…
Voilà pourquoi nous avons dit que par le meeting du 14 septembre, le PCT est devenu le Ku Klux Klan au Congo. Le K.K.K, ce mouvement qui a plongé les Etats-Unis dans la ségrégation raciale pendant des siècles.
8 – Le PCT – Ku Klux Klan veut s’approprier un slogan qui a aidé à l’éradication du racisme dans le monde : « Ne touche pas à mon pote ». Il le dénature, il l’utilise pour protéger, défendre « un tyran sanguinaire », son président multi-assassins.
Pour 2016, au Congo, le slogan du PCT – Ku Klux Klan est, donc, déjà confectionné : « Ne touche pas à mon président ». Les électeurs, les urnes, le Conseil constitutionnel et le (prétendu) Front des partis de l’opposition sont déjà prévenus : personne ne touchera à son (vieux) président. Vieux parce qu’il a déjà 70 ans, cet âge que le tyran considérait en 2002 comme celui qui consacre la décrépitude chez un citoyen en politique. Mais depuis qu’il l’a dépassé, il le trouve excellent pour marcher plus lumineusement encore à la tête d’un peuple. Ondzimba, jongleur, tricheur, escroc toujours.
Toujours ondzimba !
9 – Chers compatriotes, « Ne touche pas à mon Président », c’est bien que la vieille formule « Kaka ngue » renouvelée et déjà lancée pour 2016. N’écoutez pas ceux qui veulent vous entraîner dans des voies « perte de temps » ou « illusions ». Des voies comme « Etats généraux », « mémorandum pour faire réfléchir le slogan qui ne trompe personne : retour au kaka ngue(sso) des années monopartistes. Oui, kaka ngue c’est bien : kaka Nguesso. « Ne touche pas à mon Président » c’est « Sassou toujours au pouvoir ».
10 – Mais devant cette tricherie – une de plus – le Front des 20 ou 24 partis de l’opposition va-t-il se lever et affronter Sassou Nguesso en disant ou répétant : « Ta candidature à la présidentielle de 2016 n’est pas négociable ? Va-t-il mettre dans la rue « jeunesse montante et femmes embrigadées »? Va-t-il pouvoir dire : « Sassou Nguesso va-t-en au nom de ta propre constitution de 2002 » ? Va-t-il oser lui opposer cette « feuille de chou » (sic) qu’aucun de ses grands inspirateurs d’hier ne regarde plus en face, encore moins, n’assume plus comme père ou parrain ?
En d’autres termes, l’opposition va-t-elle rassembler, Boulevard des Armées, des militants qui diront à Michel Ngakala, Pierre Ngolo, que vous êtes en train d’organiser la violation de la constitution de votre maître, que vous êtes en train de reconnaître publiquement que c’est une non-constitution – Pauvre Congo livré à un tyran et à ses griots ! Des griots qui parlent à la place du ministre des Affaires étrangères !
Quel étrange régime !
11 – Il y a heureusement des Forces et des pays qui ne resteront pas passifs devant ces meetings. Ces menaces ou colère du PCT – K.K.K. Sassou cherche à s’abriter derrière le pouvoir, derrière le principe de l’inviolabilité des chefs d’Etat en exercice. Voilà la grande raison de son accrochage au pouvoir, pour 7 ans encore, après 2016. Voilà la véritable stratégie au cœur du meeting du 14 septembre ! Celui qui par t, aujourd’hui, en guerre contre la France ne peut pas se dérober en 2016. La constitution de 2002 ? Pouah !
12 – Mais le poids de ses crimes et de son incapacité croissante à gouverner, réellement, le pays depuis le 18 mars 1977 lui permettra-t-il encore de faire illusion, c’est-à-dire, de tromper toujours le peuple ? Crimes de 1977, procès criminel de 1978, emmurement de Yhombi Opango pendant plus de 10 ans, assassinats d’Anga, d’Eboundit, massacres à répétition à Owando, massacres du Beach, de Sibiti, Mouyondzi, Dolisie, Mindouli, Opérations « Mouebara » for t-sanglantes contre tout le Sud du Congo, procès criminel de 2005, explosion de la caserne de Mpila le 4 mars 2012 et procès rocambolesque du 9 septembre 2013, détournements massifs des deniers publics, fabrication de faux billets de banque, recels à l’étranger du fruit de tous ces pillages incessants. Bref, Sassou Nguesso peut-il espérer être un jour un homme tranquille ? Et même s’il meurt au pouvoir, peut-il dire adieu à son entourage d’une voix qui ne craint ni le déluge ni l’enfer après lui ? Peut-il s’en aller en disant : « Je vous laisse en paix. Je vous laisse sans dossier qui pourra allumer le feu dans le pays après moi ? ».
13 – Le seul rassemblement, la seule force qui pourra faire remonter le Congo du fond du gouffre où il s’est enlisé après 1991, c’est une nouvelle Conférence nationale. Une nouvelle réunion de toutes les intelligences patriotiques du pays, du Nord au Sud. Et non des colloques comme ceux qui ont eu lieu à Ewo et Dolisie, et qui se sont révélés être de véritables dialogues avec un dangereux crocodile au milieu de l’eau. Oui, il faut une nouvelle Conférence nationale dans notre pays. Une nouvelle Conférence qui nous permettra de faire bouger les esprits et les lignes, de nous sortir de ces par tis lourdement marqués par les guerres tribales d’hier, gravement, endommagés les uns par la « défaite » et les autres par la « victoire » depuis le 15 octobre 1997. Il faut de nouveaux partis. PCT, UPADS, MCDDI, ce sont des vestiges sans avenir des dernières guerres tribales au Congo, de 1993 à 2003.
N.B. Ma prochaine communication s’intitulera « Sassou Nguesso et les procès politiques au Congo »