Depuis sa victoire sans bavure, proclamée, à 3 heures du matin, le dictateur (sur la photo avec Antoinette le jour de l’investiture) est, particulièrement, silencieux. Pas du tout bavard. Acculé, isolé, il est perçu, y compris par ses pairs africains, comme un (petit) tricheur qui est pris la main dans le sac, et qui fait de la résistance en refusant de reconnaître son forfait.
Le Congo n’est plus à la croisée des chemins. Non, il n’a simplement plus de chemin.
Sassou ne va pas droit dans le mur. Sassou est déjà dans le mur. Et son pouvoir ne tient plus qu’à un fil. Le fait de bombarder le Pool comme c’est le cas depuis deux semaines, aggrave sa situation. Le dictateur est, déjà, dans le viseur de la CPI (Cour pénale internationale).
Après qu’il ait refusé d’ouvrir l’espace du département du Pool aux experts des Nations-Unies, humiliant, au passage, son grand allié parisien qui le lui a demandé avec insistance, Sassou continue de perdre ses amis. En fait, les Nations-Unies souhaitent enquêter sur les massacres effectués sur les populations civiles, conformément, à ses missions. Le dictateur ayant opposé une fin de non recevoir à cette requête, Ban Ki-moon a pris sa plus belle plume pour lui demander, il y a deux jours, de favoriser un dialogue avec l’opposition et que les Nations-Unies, à cette occasion, seront aux côtés du Congo. La balle, une fois de plus, est dans le camp de Sassou-Nguesso. Un « homme de paix », comme il se qualifie lui-même, qui aime courir pour être médiateur chez les autres, et jamais, quand son propre pays est en train de brûler.
Ban Ki-moon vient en renfort de l’Union africaine qui a proposé les noms de médiateurs que Sassou serait en train de refuser les uns après les autres. Il paraît qu’il ne veut personne dans son pays. Il dit que le Congo va bien. Du Nkurunziza tout fait.
Cela dit, les choses bougent. Elles bougent même plus vite qu’on ne le croit. La diaspora, par exemple, se voit, maintenant, ouvrir les portes (hier hermétiquement fermées), à Paris, à Bruxelles, à La Haye, à Londres, à Washington, à New York.
A Brazzaville, les ministres de Sassou sont invités à retenir leur langue. Les choses étant en train de changer dans ce pays, ce qui est dit aujourd’hui restera, forcément, dans la tête des gens, que ce qu’on avait dit hier ou avant hier.
Afriqueeducation.com sera toujours là pour vous donner la bonne information. L’information qui fait mouche. Son discours à l’endroit du dictateur n’a jamais varié : le magazine bimensuel papier et le quotidien en ligne garderont la même objectivité, et sont, d’ailleurs, honorés de savoir que leurs principaux lecteurs, à Brazzaville, se recrutent dans les cercles les plus proches du dictateur. Sans oublier lui-même qui connaît par coeur ce que nous disons sur lui, à la phrase près. Comme quoi, même les sorciers peuvent lire la bible.