Après avoir réussi à faire venir, à deux reprises, à Brazzaville et à Oyo, le nouveau président béninois, Patrice Talon, en seulement un an d’exercice du pouvoir (notre photo), le dictateur a dépêché son ministre des Affaires étrangères, Jean Claude Gakosso, à Cotonou, pour lui souhaiter un prompt rétablissement, au lendemain de son retour au pays, après deux opérations chirurgicales subies en France. Le dictateur est le seul chef d’Etat à avoir envoyé un émissaire auprès de Patrice Talon pour s’enquérir de son état de santé. Cela ne veut pas pour autant dire que son cœur bat, réellement, pour son jeune homologue béninois. Au contraire, il aurait beaucoup à se faire pardonner. Car souvenons-nous que, pendant la présidentielle de 2016, il avait, plutôt, soutenu et financé la campagne de Lionel Zinsou, un habitué des palais présidentiels de Brazzaville et d’Oyo.
Sassou-Nguesso qui, après avoir « retourné » François Hollande et Manuel Valls, gestionnaires du dernier quinquennat, souhaiterait, rapidement, entrer en contact, aujourd’hui, avec Emmanuel Macron. Objectif : en faire un bon allié avec qui il entretiendrait de bonnes relations, ce qui lui permettrait de mettre son opposition sous l’éteignoir, comme il a su le faire avec le duo Hollande-Valls. Pour parvenir à cette fin, il a, d’ores et déjà, activé ses nombreux réseaux en France et en Afrique. L’image de Patrice Talon étant bonne en France où il connaît beaucoup de monde et où il venait de passer trois semaines, Sassou voudrait s’en servir, si on lui en donnait la possibilité, afin de mieux écraser ses opposants sur qui il a le droit de vie et de mort. Après avoir obtenu un score de 8% à la présidentielle de mars 2016 (il s’est octroyé plus de 60% des voix devenant de facto vainqueur dès le premier tour), il est en train de remplir la prison de Brazzaville avec les candidats qui l’ont battu à plate couture pendant cette élection (Okombi Salissa, Général Mokoko, mais aussi, Paulin Makaya qui n’y avait pas participé, Sassou l’ayant emprisonné plus tôt). A d’autres de ses grands opposants, il retire, tout simplement, les passeports pour les empêcher de voyager, comme si le Congo-Brazzaville ressemblait à la Corée du Nord. C’est le cas par exemple de la cheffe de l’opposition et ancienne candidate à la présidentielle, Claudine Munari, et de son porte-parole, le professeur, Charles Zacharie Bowao, qui sont interdits de quitter le territoire même pour se faire soigner à Paris alors que Brazzaville ne dispose d’aucun hôpital viable.