A ce jour, en dehors de la Chine (Le dictateur aurait choisi ce pays comme point de chute en cas de perte du pouvoir), seuls quelques présidents africains ont félicité Denis Sassou Nguesso : au niveau de la SADC, le Sud-Africain, Jacob Zuma, lui a adressé une lettre de félicitation. Il en est de même de l’Angolais, José Eduardo dos Santos, et du Rwandais, Paul Kagame, pour la CEEAC. La CEMAC a fait preuve de plus de solidarité : le Camerounais, Paul Biya, le Gabonais, Bongo Ondimba Ali, l’Equato-Guinéen, Teodoro Obiang Nguema et le Tchadien, Idriss Déby Itno, lui ont adressé une lettre de félicitation. Tout comme, le Mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz et le Togolais, Faure Gnassingbé, pour ce qui est de l’Afrique de l’Ouest.
En temps normal, la table de travail du dictateur croulerait sous les messages de félicitation, venant des quatre coins du monde. Mais, aujourd’hui, il les réclame presque. Sans les avoir.
Le dictateur (notre photo pendant son investiture en 2009) a, donc, pris les devants pour qu’il y ait du monde, à Brazzaville, samedi, 16 avril, pendant son investiture. Son ministre des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, a eu pour mission de remettre les invitations, en mains propres, à certains chefs d’Etat proches. C’est ainsi qu’il a été reçu, samedi, après-midi, à Libreville, par le chef d’Etat gabonais, avant de poursuivre son voyage, hier, à Yaoundé, où il a été reçu par le premier ministre, Philémon Yang. Ce lundi, il a été reçu, à Luanda, par José Eduardo dos Santos, et compte poursuivre son périple, à Kigali, à Pretoria, etc.
Jean-Claude Gakosso avait été coupé, dans son élan, fin mars, par la présidente de la Commission de l’Union africaine, Xhosazana Dlamini-Zuma, qui l’avait, sèchement, reçu, à Addis Abeba. Elle n’avait pas apprécié que les 30 observateurs de l’Union africaine, ne puissent même pas communiquer entre eux le jour du vote, parce que le dictateur avait coupé le réseau de téléphone, de sms et internet, pour assurer sa fraude. La réunion, avec Madame Zuma, s’était tellement mal terminée que Gakosso avait préféré rejoindre Sassou, à Bangui, où il assistait à l’investiture du président, Faustin Archange Touadera, au lieu de poursuivre son voyage, à Bruxelles (Union européenne), New York (Nations-Unies), Washington (Département d’Etat) et Paris (Quai d’Orsay et Francophonie). Depuis, on en est là. Le dictateur, vu l’accueil qui lui est réservé dans les grandes capitales diplomatiques mondiales, a préféré se replier auprès de ses frères africains.
Il y a deux jours, le département d’Etat et l’Union européenne (UE), ont dénoncé la mascarade électorale organisée par le régime de Brazzaville, refusant de prendre acte (reconnaître) la victoire du dictateur proclamée par (Sa) Cour constitutionnelle. Autrement dit, les Européens et les Américains ne reconnaissent pas sa « victoire » à la présidentielle du 20 mars. Ce refus a plongé le dictateur dans une colère noire.
Lui laissant, cependant, une porte ouverte, le département d’Etat et l’UE ont invité le dictateur à entreprendre un dialogue avec l’opposition. Dans le cas du Congo, il n’y a rien d’autre à faire, le pays étant déjà dans le mur. Comme le Burundi.