CONGO : BRAZZAVILLE LIEU DE L’ASSASSINAT DE GUY BRICE PARFAIT KOLELAS (LES PREUVES À GOGO)

Date

Au vu des images présentement en circulation sur internet, il est loisible d’affirmer que Guy Brice Parfait Kolelas est bien décédé à Brazzaville entre le 20  et le 21 mars 2021 et non le 22 au dessus de Paris comme le prétend la version officielle du pouvoir congolais. Cette allégation ayant été réfutée par le premier rapport d’autopsie réalisée sur le corps du défunt aussitôt après l’arrivée en France, il revient au gouvernement congolais d’en tirer les conséquences nécessaires, c’est-à-dire, passer à l’aveu du crime.   Le rebondissement  de cette affaire à  la suite d’une lettre de  l’administration française datée du 22 novembre dernier assignant la famille Kolelas à procéder à l’inhumation de sa dépouille mortelle au plus tard le  07 décembre 2021  sous peine d’une substitution à cette charge par les services funéraires d’une mairie francilienne a révélé  des dessous qui en modifient profondément  les enjeux. Il a suscité une panoplie de réactions à travers des médias internet structurés et  plateformes individuelles qui renseignent plus clairement sur les circonstances de la mort du président de l’UDH-Yuki, vainqueur réel du scrutin du 21 mars  dernier. Une compilation de déclarations et d’images y relatives apporte un éclairage substantiel sur bien des zones d’ombres de cette affaire aux dimensions d’Etat non avouées qui compromet indistinctement les gouvernements congolais et français.

Ces révélations accompagnées d’images de la prise en charge du patient ou de la dépouille de la victime -qualification tributaire de la posture de l’observateur- prises sur le tarmac de l’aéroport de Brazzaville d’où avait décollé l’avion ayant transporté Parfait Kolelas à Paris heurtent gravement la sensibilité de l’opinion. Ces photographies, qui sont déjà ou seront ultérieurement versées comme pièces à conviction au dossier d’instruction de l’enquête désormais ouverte et dont la valeur ou l’authenticité seront appréciés par le juge contribueront certainement à la découverte de la vérité sur la mort de Parfait Kolelas. Indépendamment de l’appréciation qu’en fera le juge d’instruction, ces photographies corroborant les déclarations des invités des plateaux de télévision virtuelles relativisent déjà suffisamment les semi-vérités officielles établies jusque-là et permettent parallèlement aux Congolais et à tous les sympathisants de la cause de Parfait Kolelas de se forger une opinion nettement objective sur cette affaire à multiple enjeux et enseignements.

Ces images, et certainement d’autres, inédites, en possession de ces combattants de la libération du Congo qui ont la primeur de l’information dans cette affaire ont la vertu de faire avancer l’analyse de la situation sur des fondements concrets éloignant de tout raisonnement fondé sur la simple rigueur d’analyse des faits et des rumeurs tantôt porteuses d’un brin de vérité. Cette approche n’est donc pas à déconsidérer en raison de son intérêt minimal irréfutable : sa susceptibilité à susciter des problématiques par le jeu du questionnement et de l’interprétation de toute donnée disponible. Une allusion particulière à une analyse juridique de Maître Maurice Massengo-Tiassé, directeur de Radio-Télévision Forum des droits de l’homme (RTFDH), sur le rebondissement de cette affaire est éclairante sur ce sujet. Sa réflexion disponible sur la toile fait éloquemment référence à un article paru dans les colonnes d’Afrique Education le 13 août dernier à l’avant-veille de la fête nationale du Congo énonçant précocement des hypothèses confirmées par les preuves d’aujourd’hui.

Dans ce texte intitulé « Guy Brice Parfait Kolelas : le (lâche) coup de poignard à un cadavre de Sassou-Nguesso », l’auteur s’insurge contre le machiavélisme du Chef de l’Etat congolais tendant alors à précipiter l’inhumation de la dépouille encombrante de Parfait Kolelas pour s’épargner une hantise troublante pour son sommeil. Procédant à une analyse non documentée, à défaut d’éléments de preuve comme aujourd’hui, l’auteur présume déjà la survenance du décès de Parfait Kolelas dès le 21 mars 2021 au Congo au lendemain de sa déclaration testamentaire du samedi 20 mars et non en France en ces termes : « Il a dû rendre l’âme peu de temps après cette déclaration, tellement, qu’il agonisait. Son état rendait plus probable sa mort au plus tard le lendemain matin à Brazzaville même que dans l’avion au bout du voyage contrairement au mensonge officiel forgé pour éviter à l’élection de tomber sous le coup de l’article 59 de la Constitution de 2015 prescrivant l’annulation du scrutin en cas de décès de l’un des candidats en lice ». Il déplore aussi, par ailleurs, la non-disponibilité d’images fiables sur l’événement pour mener une analyse étayée à propos sans toutefois que cette lacune n’entame la justesse de son raisonnement qui avait déjà dénoncé l’inadéquation de l’image illustrant l’article d’un journal numérique annonçant son décès et réfuté l’imputation de celui-ci au covid. Ainsi, déclare-t-il : « Aucune image fixe ni vidéo au sol de son évacuation n’ont circulé pour faire une analyse comportementale de l’équipe médicale et de l’équipage de l’avion. La photo qui a été publiée sur internet à propos ne paraît pas appropriée à la situation de Pako car elle représente un avion militaire français, qui ne correspond pas au petit appareil décrit par la presse. Par ailleurs, pour sûr, le type d’avion et l’itinéraire emprunté, tels que dénoncés dans l’article ne témoigne d’aucune bienveillance du gouvernement à l’endroit du patient ou mieux de la victime car tout était planifié pour l’achever ou l’appareil était juste commode pour transporter un cadavre. Tous ces éléments battent en brèche l’allégation d’une mort liée au Covid pour Pako d’autant plus qu’aucun cas de contamination n’a jamais été signalé dans son entourage immédiat ».

Fort de ces preuves convaincantes qui font avancer substantiellement la recherche de la vérité sur la mort de Parfait Kolelas, les différents interlocuteurs soutiennent de plus en plus assurément l’hypothèse de son assassinat par empoisonnement et les langues se délient davantage pour le clamer sans crainte ni retenue. Maître Massengo-Tiasse avait évoqué, dès le lendemain de la tragédie, une mort par empoisonnement au polonium dans un article paru chez Afrique Education toujours avant de supposer aujourd’hui d’autres types de poisons fortement létaux. L’opinion publique congolaise retient aussi ce procédé d’élimination car tel est le mode opératoire par excellence du tyran congolais Sassou-Nguesso depuis l’abandon des exécutions à la fusillade au petit matin à la fin des années 1970. Le triple assassinat de 1977 des deux présidents Marien Ngouabi et Alphonse Massamba-Débat puis du cardinal Emile Biayenda ainsi que l’exécution des présumés assassins de Ngouabi de 1978 en sont les dernières applications. C’est dans la décennie suivante que Sassou-Nguesso a découvert une technique d’empoisonnement par les aliments surnommée « l’assiette roumaine » et qu’il l’a adoptée comme arme blanche idoine pour l’élimination en douceur de ses opposants et adversaires politiques. La première victime ou la plus connue à y succomber est François-Xavier Katali, son ministre de l’Intérieur en 1986. C’est au second terme de sa présidence, depuis octobre 1997, qu’il a intensifié l’usage de la méthode et allongé la liste de ses victimes jusqu’à présent.

On pleure Guy Brice Parfait Kolelas à chaudes larmes au siège du parti à Brazzaville.

L’actuel rebondissement de l’affaire Parfait Kolelas a surtout permis aux langues de se délier plus qu’auparavant où les intervenants tapis dans leurs réserves faisaient des déclarations à demi-mot. Christian Perrin, l’animateur de l’émission « Droit de savoir » sur TLR-TV a reçu, tour à tour, deux figures de l’opposition de la diaspora qui se sont illustrés par un franc-parler élogieux. Selon le premier, Guy Mafimba-Motoki, Parfait Kolelas est mort depuis Brazzaville. « Je suis aujourd’hui en droit et j’ai pris l’engagement de m’exprimer sur ce décès trouble et je parlerai même plutôt de neutralisation du président Brice Parfait Kolelas un 21 mars à Brazzaville. Et nous [en] avons le droit et la légitimité ». Fort de sa conviction, il n’hésite pas de dénoncer ouvertement la posture compromettante de l’Etat français dans cette affaire : « Lorsqu’ils sont arrivés un 22 mars, ils ont atterri à l’aéroport du Bourget. Le fait seulement qu’on puisse vouloir imposer à madame Kolelas de signer ce fameux document attestant qu’il est mort du covid, on est rentré dans une raison d’Etat en France ; on rentrait dans un décès trouble ; on rentrait dans une neutralisation supposée ou présumée ». Sûr de ses propos, il avoue jeter « un pavé dans la marre de façon fondée ». Dans le même sens, son second invité affirme sans ambages : « Le corps de Parfait semble être une dépouille qu’on a transportée. L’image que nous avons […] de Parfait dans l’avion, c’était un corps ; c’était un cadavre. Cette image-là montre que c’était un cadavre ; et un cadavre on le reconnait de visu ». Il conclut en désignant les assassins de la victime : « Ceux qui l’ont tué, c’est comme ceux qui ont tué Marien Ngouabi… C’est le pouvoir qui l’a tué, qui l’a assassiné. [Il] vaut mieux dire les choses à un certain moment pour ne pas que demain on nous reproche de n’avoir pas eu le courage de dire les choses tel qu’elles devraient être dites ».

Le plus grand mérite, toutefois, va à l’endroit des braves combattants de la libération du Congo constitués en comité de recherche de la vérité sur la mort de Parfait Kolelas. Militant pour le triomphe de la justice dans cette affaire, ils assistent la famille du défunt dans les démarches judiciaires et administratives tendant à la manifestation de la vérité et mènent toutes les actions nécessaires à la préservation de la dignité posthume de Parfait Kolelas au prix même de leur sécurité, voire de leurs vies. Ce sont eux qui ont déniché et publié toutes ces photos à l’origine du rebondissement de l’affaire. Dans une série de vidéos publiées sur internet, ils font une reconstitution des faits de l’évacuation de la dépouille mortelle de Parfait Kolelas alimentée de commentaires démontrant avec minutie le caractère cadavérique de celui que le pouvoir congolais présentait fallacieusement comme un patient vivant au départ de Brazzaville. Grâce à leurs révélations, les Congolais connaissent désormais quelques-unes des personnes qui ont participé à l’élimination de Parfait Kolelas à l’image d’un général, identifié comme le général Ebata, directeur de l’hôpital des Armées de Brazzaville dont la présence aux pieds de l’avion ne s’imposait pas si ce n’était pour rassurer le pouvoir de l’exécution parfaite de l’opération.

Au regard de tous les faits et déclarations évoqués, il est loisible d’affirmer sans équivoque que Parfait Kolelas est mort à Brazzaville peu après son adresse au peuple, le samedi 19 mars 2021. Quoiqu’elle paraissait certaine du fait de l’action avancée du poison qui l’avait sérieusement affaibli, la mort de Parfait Kolelas a été accélérée ou précipitée par un coup de grâce ultérieur. En dépit de sa propre déclaration qu’il se battait contre la mort, son état ne le prédestinait pas à rendre nécessairement l’âme aussitôt après mais il pouvait encore survivre naturellement un moment indéterminé avec l’espoir d’être sauvé par des soins appropriés. Cependant, l’enjeu électoral justifia la précipitation de sa liquidation. Fut-il resté coït, il aurait hypothétiquement été ménagé mais la démonstration de sa détermination politique à travers son message d’unité patriotique exhortant les Congolais à voter massivement pour le changement inquiéta incroyablement le pouvoir de Sassou-Nguesso qui conclut à sa mise à mort immédiate pour prévenir toute insurrection populaire post-électorale. Ainsi s’explique son transfert de la clinique Sécurex où il était hospitalisé l’abattoir du CHU de Brazzaville où ses bourreaux l’ont violemment exécuté. En l’absence d’un rapport d’autopsie détaillé et disponible au public, deux hypothèses peuvent être avancées : soit ses bourreaux l’ont euthanasié en lui administrant une dose létale de produit toxique, soit ils l’ont achevé sauvagement par étranglement. Cette hypothèse demeure fort probable en raison de la brutalité qui caractérise les apparatchiks du pouvoir déterminés à humilier lâchement Parfait Kolelas même à l’article de sa mort. Une rumeur en circulation à Brazzaville alléguant que le pouvoir serait en train de faire disparaître des témoins gênants de cette affaire en vue d’effacer toute trace de ce crime odieux corroborant cette version, l’information devrait être rapportée au juge d’instruction pour la faire vérifier par une contre-autopsie. Est-ce l’une des raisons pour lesquelles le gouvernement français rechigne à publier le rapport de contre-autopsie finalisé depuis des mois ?

Le décès de Parfait Kolelas depuis Brazzaville se retrouve aussi confirmé par une poignée d’indice non moins négligeables : les préparatifs de son évacuation ne reflètent aucunement une prise en charge d’un être vivant aux pieds de l’avion. L’une des images disponibles montrent un agent du corps médical ou possiblement un bourreau des services secrets en train de sangler le corps sans vie de Parfait Kolelas sans ménagement comme s’il emballait un colis d’objet sans valeur. Comment un patient censé être en vie peut-il supporter un voyage de six mille kilomètres (6.000 km) fermement emmailloté et si fortement sanglé comme un gibier ? Ceci montre le degré de cruauté ou d’inhumanité du pouvoir de Brazzaville car même une bête destinée à l’abattage ne peut subir tel traitement dans le monde d’aujourd’hui. Le décès de la personne étant déjà établi, pourquoi, dans ces conditions, s’évertuer à vouloir maquiller une réalité évidente en surchargeant de manière superfétatoire son cadavre d’un appareillage médical alternativement éteint ou allumé mais pourtant prétendument destiné à surveiller son battement cardiaque. Le comble de toute cette comédie écœurante est que tous les équipages impliqués, le médical comme celui de l’avion ainsi que la veuve, au sol comme en cabine n’ont aucun équipement adéquat de protection anti-covid en dehors du masque conventionnel que les passagers se complaisaient à enlever tantôt en cours de trajet, le diable seul sachant pour combien de temps.

L’homme de « paix » que Dieu a offert au peuple congolais…

Nul n’est besoin d’être médecin ou criminologue pour constater les lacunes d’une ingénierie du crime montée par des amateurs du pouvoir de Brazzaville qui dans leur manque patent de minutie ont manqué leur objectif : maquiller un meurtre en l’habillant du masque de covid. Les ratés de cette opération démontrent à suffisance l’amateurisme des agents du tyran Sassou-Nguesso dont l’incompétence notoire expose même leur ahurissante incapacité de tricher correctement. Le succès mitigé de cette opération dont l’unique et infâme exploit est d’avoir réussi à éliminer vilement la cible visée devrait interpeller Sassou-Nguesso sur ses modes opératoires caractérisés par la grossièreté et la brutalité. L’imperfection de ces pratiques ne contribuant point à l’embellissement de son image constitue une invite intrinsèque à revoir l’éthique de sa gouvernance et à changer de paradigme du pouvoir car, pour l’heure, de sa personnalité ne jaillissent que des vibrations négatives de barbarie, de brutalité, de haine, de crime et de sang.

Dès lors, tout digne Congolais et tout citoyen du monde épris de bon sens peuvent s’accorder la latitude de vous demander, Monsieur Sassou-Nguesso, où se situent les limites de votre sadisme et de votre cynisme pour aller jusqu’au point de cracher sur le cadavre de votre adversaire politique qui n’était pas votre ennemi personnel de son vivant ? C’est indigne d’une personnalité de votre rang de vouloir humilier un cadavre, fut-il celui de votre pire ennemi. Vous êtes d’une lâcheté avilissante. Heureusement que vous n’êtes qu’un Chef d’Etat et pas un président de la république. Confiant que vous percevez pertinemment la nuance.

Eldridge NGAMASSA

Envie d’accéder aux contenus réservés aux abonnés ?

More
articles

×
×

Panier