Le dictateur cinq étoiles (comprenez Sassou-Nguesso) a envoyé des boursiers nationaux dans les quatre coins du monde. Très bonne initiative pour quelqu’un qui, dans sa jeunesse, commença sa carrière professionnelle par le métier d’instituteur. Mais, au final, à cause de la baisse des cours du pétrole dont le pays est ultra-dépendant, et la mauvaise gestion aidant (détournements massifs de fonds publics), il ne peut plus nourrir ces « fils » et « filles ». Ces derniers sont, du coup, abandonnés à eux-mêmes. Ceux de Côte d’Ivoire viennent de nous demander à Afrique Education de les aider à faire entendre leur cri. Nous le faisons volontiers d’autant plus que cela fait partie des missions du magazine, en publiant l’appel au secours d’un boursier congolais dont le témoignage est représentatif de la souffrance des autres.
« Bonjour AFRIQUE EDUCATION,
Je suis étudiant boursier de l’Etat du Congo. Boursier.
Je dirais même de simple « nom » car depuis bientôt 3 ans, nous sommes abandonnés et livrés à nous-mêmes.
Aucune aide assistance ou soutien de la part de l’Etat congolais. Lorsque nous quittions le Congo en 2015, l’Etat nous assurait du paiement trimestriel de la bourse d’études, bourse qui nous permettrait de subvenir à nos besoins, car nous ne serions pas logés, ainsi que, le paiement de nos frais de scolarité dans les différentes universités. Depuis 3 ans, nous étudiants boursiers de la République du Congo en Côte d’Ivoire, au Bénin, au Sénégal, au Gabon, au Cameroun, au Togo, sommes livrés à notre triste sort, pendant que certains étudiants dans d’autres pays comme Cuba, le Maroc, la France, ont toujours été payés. A Cuba, au Maroc et en Russie, les étudiants sont logés et nourris ( au moins 1 repas par jour). En Côte d’Ivoire, tout comme dans le reste des pays africains, nous souffrons. Précisément, à Abidjan, en Côte d’Ivoire, nos frères ont perdu leurs parents et leurs oncles. Ils sont démunis et nous sommes obligés de nous cotiser pour qu’ils aient à manger, nous vivant dans des bidonvilles, dans des quartiers très enclavés, souvent, entassés à 7 ou 8 dans un studio de même pas 12 m². Notre situation est tellement précaire que les mots me manquent pour traduire cela. Nos jeunes soeurs sont presque obligés de se prostituer. Certains frères de combiner école et travail dans les chantiers de construction.Tout récemment, nous avons eu vent du paiement de la bourse ( 4e trimestre de l’année 2016), et nous étions heureux. Mais, à notre grande surprise, nous n’avons, toujours, rien reçu en Afrique de l’Ouest. Il a été versé 4 trimestres de bourse à Cuba, soit, 1.800 euros par étudiant, chose étonnante et frustrante sachant qu’ils avaient, déjà, versé 2 trimestres de bourses à ceux-ci en 2017.
Les étudiants congolais n’ont d’autres moyens que de se rendre dans leurs ambassade et consulat dans leur pays d’accueil afin de demander des explications et se plaindre, mais malheureusement, nous sommes traités tels des étrangers, nous sommes obligés de demander de l’aide aux organismes sociaux des différents pays d’accueil. Nos médias congolais ne veulent pas en parler. Nous souffrons, sincèrement, de 30 mois de bourses impayées : aucune communication, aucune excuse, nos ambassades nous traitent comme des criminels, des bandits, alors que nous ne revendiquons que pacifiquement notre droit à la bourse au contraire de certains pays comme Cuba où les étudiants s’en sont pris aux infrastructures de ce pays.
SVP AIDER NOUS A AVOIR DE LA VISIBILITE ET A FAIRE ENTENDRE NOTRE CRI DE COEUR, CRI QUI VIENT VRAIMENT DU PLUS PROFOND DE NOUS » (fin du message).
C’est ce que fait Afrique Education en publiant, intégralement, votre SOS !
Bon courage !