Prétextant une tentative de coup d’état, Denis Sassou Nguesso s’est mis à arrêter des civils et des militaires à par tir de mercredi 8 mai, à Brazzaville. Parmi les personnalités mises en résidence surveillée, Me Mbemba, actuel président de la Commission nationale des droits de l’homme, qui fut son ministre de la Justice entre 1997 et 2002. Mbemba a été interdit de venir en France. Du jamais vu depuis son arrivée au pouvoir, par un coup d’état militaire, en octobre 1997. Depuis quelque temps, on savait bien qu’il a perdu le sommeil. Et qu’il n’a plus la maîtrise, comme par le passé, sur son armée, son administration et même son par ti, le PCT. Tout lui résiste à présent, ce qui est plutôt mauvais signe.
L’homme fort de Brazzaville ne décolère pas que Paulin Makaya (qu’il voulait à tout prix rallier à sa cause) ait opposé une fin de non recevoir à toutes ses avances. Resté en exil, à Londres, où il mène une opposition politique sans concession à son régime, Paulin Makaya, non seulement, a refusé les mallettes de livres sterling de Sassou, mais, plus grave, il échappe à tout contrôle, ce qui constitue un crime de lèse majesté pour le président congolais, habitué à avoir le droit de vie et de mort sur tous les Congolais, y compris ses opposants. Ayant perdu le sommeil à cause de l’activisme de la diaspora congolaise parisienne, il ne peut avoir le cœur net d’autant plus qu’il sait que c’est son exil parisien qui lui avait permis de minutieusement préparer son coup d’état, du 5 juin 1997, pour déloger de la présidence, le professeur Pascal Lissouba, qui était démocratiquement élu.
Ce n’est un secret pour personne que l’une des stratégies machiavéliques de Sassou consiste en la liquidation physique de ses adversaires, ce qui explique, en par tie, sa longévité politique. Selon nos informations, il a décidé, de concert avec certains experts en basses besognes de son clan, de rayer quelques membres de son opposition extérieure de la car te politique congolaise : ceux qu’il estime récalcitrants et réticents à aller à sa mangeoire, à Brazzaville, et par conséquent, à lui faire allégeance.
Depuis quelques semaines, des projets d’assassinats de personnalités politiques et militaires sont dans l’air. Dans l’une des fiches que nous avons obtenues, figure en bonne place le nom de Paulin Makaya qui accorda une interview-choc à votre bimensuel, dans le numéro 362 du 1er au 14 février 2013. Ancien directeur de cabinet de Bernard Kolelas, l’actuel coordonnateur du Collectif UPC-Unis pour le Congo, vit, avec femme et enfants, à Londres, malgré les appels du pied de l’homme for t du Congo pour qu’il vienne grossir les rangs des ralliés du pouvoir. Mais en bon calculateur, Sassou qui voudrait faire une OPA sur le MCDDI, le parti de Kolelas qui l’a toujours effrayé, a nommé comme ministres de son gouvernement, en prenant soin d’en faire chien et chat, deux proches du défunt président et fondateur du MCDDI. Il s’agit de son fils biologique, Guy Brice Parfait Kolelas, actuel ministre de la Fonction publique, et d’Hellot Matson Mampouya,qui s’affiche comme le fils « spirituel » de Kolelas, et qui est ministre de l’Enseignement de base. Ces deux indignes héritiers du fondateur du MCDDI se livrent une guerre sans merci sous l’œil amusé du président Sassou qui les manipule, à sa guise. Mais ce spectacle n’est pas pour plaire aux militants qui, trouvent en la personne de Paulin Makaya, le leader qui incarne réellement les valeurs du MCDDI historique. C’est lui et lui seul qui avait enduré, aux côtés de Bernard Kolelas, les affres de l’exil. C’est toujours à deux, Kolelas et lui, qu’on les voyait à Cotonou, Lomé, Abidjan et Bamako. Le rôle de filtre qu’il a merveilleusement joué aux côtés de son leader, avait permis à ce dernier de ne pas se faire assassiner par des envoyés spéciaux du pouvoir de Brazzaville de l’époque. Certains de ses sinistres envoyés spéciaux sont encore ministres aujourd’hui dans le gouvernement. On citera leurs noms le moment venu.
N’ayant pas pu le ramener à la mangeoire, à Brazzaville, comme les autres, Sassou a fini par se rendre compte que Guy Brice et Hellot ne représentaient pas grand-chose au sein du MCDDI et que le jour où Makaya mettra les pieds au Congo, le gros du parti se retrouvera derrière lui. Voilà pourquoi, fidèle à ses méthodes, l’homme de Mpila voudrait lui régler son compte avant.
« Il faut être vigilant sur les aspects de ta sécurité. Il y a des rumeurs et des informations préoccupantes te concernant qui circulent avec insistance ». Voilà le genre de message que reçoit régulièrement Paulin. Deux semaines avant sa visite de travail, à l’Elysée, une délégation de dix barbouzes, en provenance de Brazzaville, avait débarqué à Paris. 5 prirent la destination de Londres pour s’occuper de Paulin Makaya qui, en passant, bénéficie d’une bonne protection au cœur de la capitale britannique, l’autre moitié de la délégation devant s’occuper de deux personnes en région parisienne qui coupent régulièrement le sommeil du président congolais.
Depuis la fin de la visite du président congolais en France, une bonne partie des 200 personnes venues droit de Brazzaville s’ajouter aux listes des figurants payés de 100 à 200 euros pour l’applaudir à son arrivée à Orly, est restée sur place pour remplir une autre par tie de leur mission : des assassinats par empoisonnement et autres. Du coup, dans les milieux congolais et même au-delà, bien qu’ils soient de grands amateurs de la bonne chair (des femmes), ils hésitent deux, trois, par fois quatre ou cinq fois, avant de dire OK pour par tager un verre. Juste parce que le poison circule comme jamais auparavant.